A l'ombre des mots & Les Collections Éphélides
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 As Much I Love You, episode 3

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Kavi Hendy
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MessageSujet: As Much I Love You, episode 3   As Much I Love You, episode 3 EmptyMer 26 Aoû 2009 - 17:07

As Much I Love You

Episode 3

Violin... piano... links to literature ?


Temps nuageux, températures fraîches alors que l'été bat son plein, merci aux nombreuses industries pour ce réchauffement climatique qui produit des choses aussi étranges... la pluie ne viendra pas. Cafétéria, stylo, écouteurs, musique, feuilles de papier, mais personne ne viendra s'asseoir à cette table, ni maintenant, ni aux heures diverses...

-toujours à rien foutre comme d'habitude !
-il fait comme si c'était un grand mais il écrit que de la merde !
-quoi t'as perdu ton temps à lire ce qu'il écrit ? T'es malade ou quoi !?
-mais non, jamais ! Mais même si je lisais je sais que ce serait de la merde !

Nathalie qui passait par là dût entendre encore des médisances au sujet de son nouvel ami. Nathalie voulût leur dire que l'on ne jugeait pas un livre à sa couverture et que la critique était facile mais pas l'art. Cependant, elle voulait que leur amitié demeure discrète, elle ne supportait pas ces regards qui en disaient longs "comment elle fait pour s'entendre avec ce type ?" D'ailleurs, vu ce qu'elle avait entendu, ils n'avaient jamais lu, donc leurs paroles étaient bien plus éphémères et remplies de vacuité que ces deux mots utilisés. Hendy restait souvent à la cafétéria pour écrire, il lui arrivait de déchirer certaines feuilles, pourtant il lui arrivait d'écrire au CDI, mais le nombre d'élèves étant trop important parfois ne le motivait à s'y introduire souvent. Ce vendredi là, Nathalie avait pu observer Hendy de loin, elle était assise au milieu de ses amies. Il écrivait beaucoup ce jour-là et quand elle vit le regard de celui-ci il n'y avait nul doute que ce n'était pas le Hendy que tous pensaient connaitre qu'elle voyait. Il prit une boisson qui eût d'étranges effets sur lui, ou bien, c'était la joie d'avoir fait un "chef d'oeuvre" ? Les conséquences en sont qu'il était très actif durant le cours de Philosophie qui s'ensuivit. Quelle était donc cette joie qui animait Hendy, qui avait la triste réputation d'être morose tous les jours malgré ses imposteurs de sourires ? Le lendemain, profitant du nombre important d'absents, elle s'aventura à rejoindre Hendy, qui cette fois-ci était assis seul dans les escaliers les yeux perdus dans les nuages...

-Hendy ? ça va ?
-oh, bonjour Nathalie. Je vais bien et toi ?
-bien. Alors Hendy que nous vaut cette joie ?
-joie ? Oh, hier... j'ai juste trouvé une musique...
-une musique ? Expliques-toi je ne comprends pas.
-plusieurs en fait, qui m'inspirent beaucoup et parfois...
-parfois ? Quoi donc ? Allez dis moi tout, tu es trop mystérieux !
-Mystérieux ? Moi ? Ne dis pas de telles choses. C'est comme si elle était là...
-oh, je vois... elle te manque tant que cela ? Je veux dire, tu n'arrives pas à l'oublier ?
-comment oublier la lumière qui est apparue dans cette sombre obscurité qu'était mon monde ?
-je vais devoir changer de sujet. En tant qu'amie je ne peux pas me permettre qu'il devienne triste, pensa Nathalie.
-Qu'y a t-il Nathalie ? Tu es pensive soudainement. Je suis désolé de t'importuner avec mes pensées qui sont plus qu'inutiles.
-oh non, pas le moins du monde Hendy ! Je voulais juste te demander quelles étaient ces fameuses musiques dont tu t'inspirais.
-ah d'accord. Ce sont essentiellement des titres de musique classique, piano mais surtout violon. Le piano pour les sentiments, le violon pour la passion.
-la passion ? La passion n'est pas considéré comme un sentiment à tes yeux ?
-si. Je me suis mal exprimé, pardon. Je voulais dire le divin. La passion au plus haut niveau.
-je vois. Au juste, que fais-tu dans les escaliers, et pourquoi te caches-tu toujours pendant les récréations ?
-"Plus j'étais entouré de gens, plus je me sentais seul" disait Hemingway. Je ne supporte pas la foule et encore moins... enfin, c'est juste que je ne me sens pas bien. Je préfère les endroits calmes.
-même dans un instant simple comme une récréation, tu te sens opprimé ?
-je m'y sens seul et mal entouré, je ne m'y sens pas bien non plus. Je préfère les endroits où je peux me sentir en sécurité.
-quels poèmes écris-tu puisque tu parlais d'inspiration ?
-c'est vrai qu'on m'a étiqueté comme poète... mais j'écris de tout, roman, textes, lettres, pensées, poèmes, chansons...
-mais ton thème ?
-je n'en ai pas vraiment. J'essaie juste d'y imprégner mon âme le plus possible. Par contre, il est vrai que ces derniers mois j'écris majoritairement des choses romantiques.
-et tu n'arrives pas à te trouver une fille ?
-quelle façon rude de parler. Il n'y a personne qui veut la remplacer c'est tout.
-ou plutôt tu ne veux pas ?
-c'est ma faute si les filles préfèrent les pervers pour ensuite s'en plaindre inutilement !? Elles n'ont qu'à choisir les "gentils" !
-tu crois que c'est écrit sur le front ?
-loin de moi cette pensée. Mais quand je vois certains... merde, elles n'ont qu'à aller avec celui qui les aime, pas celui qui les séduit ou qui a des muscles soi-disant...on pourrait pas parler d'autre chose ?
-très bien, alors parles-moi de ton dernier poème, de ton inspiration.
-mon inspiration... j'écris juste ce que je ressens, ce qui est caché... mais la musique me rend plus libre, comme si je flottais ou que je devenais moi même la musique ou un chant... parfois quand j'écris certains poèmes, je chante toujours le premier ou certains vers dans ma tête...
-ce n'est pas tout Hendy, mais il faudrait que nous nous dépêchions, nous avons cours dans quelques minutes.
-tu cauchemardes en plein jour ? On n'a pas cours pour cause de conseils de classe.
-oh, c'est aujourd'hui.
-je vais sûrement me faire réprimander pour mes absences, mais je m'en fiches.
-tu devrais pourtant essayer d'être plus assidu.
-je sais... mais c'est le lycée et ses élèves qui me rendent malade...
-nous parlons beaucoup, mais c'est à peine si j'ai accès à tes pensées.
-j'en suis désolé, je ne veux pas t'offenser, mais c'est à celle que j'aime que je voudrais parler.
-oh, pourquoi donc ?
-la discussion n'aurait été qu'un prétexte pour la prendre dans mes bras.
-tu-tu cherches du réconfort ? Hendy, ne me dis pas que tu continues de déprimer !?
-tous ceux qui m'étaient chers sont morts, elle aussi, et je ne veux pas rentrer chez moi.

Un long silence s'installa. Nathalie s'assit et fit signe à Hendy de mettre la musique. Hendy s'exécuta. Cette jeune fille était vraiment intelligente, elle avait compris que pour comprendre Hendy et communiquer avec lui, ou plutôt, pour qu'il communique mieux avec elle, il fallait écouter la musique qu'il choisirait. Nathalie semblait lui faire comprendre du regard "vas-y, fais moi comprendre ce que tu ressens mon ami... si tu ne peux parler, la musique le peux pour toi non ?"
"Haru no Katami" de Chitose Hajime. Sauf erreur, il n'y avait pas de piano. Il devait peut être y avoir des violons, mais ils étaient très discrets. Une voix très émotive, une de ces flutes orientales, une guitare qui accompagnait à peine, mais c'était surtout la présence de la voix que l'on pouvait retenir. Qui aurait pu ignorer cette plainte d'amour ? Personne sauf un inhumain.
Pourtant, Hendy gardait les yeux fermés, comme si Nathalie n'était pas là, le titre suivant fût "Because I love you" de l'album "Violin love music 2008". Mais cette fois, le portable n'était pas abandonné par terre entre les deux amis, mais dans la main de Nathalie. Elle pût s'apercevoir qu'il avait un crédit phénoménal, à quoi bon avoir un forfait si ce n'est pour appeler personne. Mais son forfait était peut être dans d'autres faits...
Elle-même s'était perdue dans la musique et se rendit à peine compte que maintenant c'était "Listen to your heart" du même album. Nonobstant, elle se rendit compte que Hendy s'était endormi tout simplement ! En cette fin d'année, bien que ses résultats n'étaient pas les meilleurs, il revenait en cours comme si il avait travaillé comme un forcené. Il semblait épuisé voire peut être malade... cependant, ce n'est pas cela qui prit au dépourvu Nathalie. C'est le fait que bien qu'endormi, les bras de Hendy étaient positionnés comme si il tenait quelqu'un dans ses bras !
-serait-il en train de rêver d'elle ? Oh, mais ! Il verse des larmes en dormant ! Lui qui se dit maudit de ne pouvoir pleurer !? Devrais-je le réveiller ? Pensa Nathalie.

Elle le réveilla. Il ouvrit les yeux et vit une éclipse de soleil qui avait pour lune, Nathalie. Il se sentit honteux d'avoir été réveillé ainsi, les bras positionnés pour tenir quelqu'un dans ses bras et de plus, le visage meurtri par les larmes.

-e-excuse-moi, je dois m'en aller !

Il s'enfuit ainsi oubliant son portable et laissant Nathalie au dépourvu. Elle descendit calmement les escaliers se demandant pourquoi elle n'avait pas tenté de le rattraper. Est-ce cela son secret ? Ne pouvoir dormir que dans un silence paisible, amical mais de musique aussi ? Elle rentra chez elle et copia toutes les musiques sur son ordinateur. Il fallait qu'elle perce l'énigme du "vrai" Hendy. En tant qu'amie, elle voulait que Hendy cesse cette auto-destruction, qu'il puisse vivre réellement libre et heureux comme tous les autres. Soudain, il lui vint une pensée. Jamais elle n'avait vu quelqu'un comme Hendy. Il n'était pas de nature égoïste et malgré sa tristesse, il s'évertuait à aider tous ceux qui avaient besoin de lui. Son amitié même était un trésor bien précieux. Hendy semblait ne s'adresser qu'à des personnes amicales et authentiques... par exemple, il était ami avec Ludovic un de ses proches amis, Yussuf son ami d'enfance et enfin Romain le rebelle et communiste de la classe avec qui Hendy s'amusait le plus souvent car ils étaient assis ensemble dans presque tous les cours, sauf en philosophie et en espagnol. Mais cette image ne cessait de l'émouvoir, voir Hendy endormi, serrant un fantôme dans ses bras et le visage en larmes... sa solitude était-elle aussi lancinante que cela ? Mais elle se demandait aussi pourquoi celui-ci ne voulait pas retourner chez lui ? Elle se connecta sur son logiciel de messagerie instantané en espérant l'y voir connecté lui-même. Son ordinateur l'était mais pas lui, il était "absent". Pourtant, il y avait un message personnel "Minoutchka, why do you don't exist ?" A sa connaissance, "Minoutchka" était le prénom d'un personnage fictif qui revenait souvent dans les écrits de Hendy. Il n'a jamais connu de Minoutchka, pourtant ce prénom hantait ses écrits.
Les jours continuèrent à s'écouler ainsi, Hendy la mettait à jour en mangas, mais bien qu'il le faisait avec sourire, restait toujours à distance dans un silence existentiel. Au demeurant, la langue reste un muscle inépuisable :

-il fout quoi au lycée ? Il s'absente trop souvent !
-ils foutent quoi à l'administration ! Il n'a eu aucun avertissement !
-normal ! C'est Yussuf le délégué ! J'suis sûr qu'il l'a défendu en mentant !

Nathalie sortit de la classe ne pouvant supporter une quatrième phrase. Yussuf était son ami d'enfance, quelqu'un de jovial et amusant, mais même pour ses amis, il ne mentait jamais et étrangement tout comme Hendy, préférait le silence aux excuses inutiles ou autres. Yussuf était le meilleur ami de Romain, ces deux amis étaient devenus ceux de Hendy dès le début de l'année, aucun d'eux ne le blâma jamais de ses absences. Peut être parce que Hendy le leur disait ou le leur faisait comprendre. Quant à Nathalie, il lui répondait toujours "rien de grave". Une fois il dit même "rien de grave, je suis tombé des escaliers, le doc' m'a mis au repos pour deux jours". Cette remarque avait fait sourire certains, Hendy ne semblait pas blessé. Pourtant bien qu'il n'était pas blessé, ni qu'il n'en avait pas l'air, parfois voire souvent, Hendy marchait comme si ses jambes le martyrisaient ou quand il voulait appuyer sur la table pour passer de l'autre côté, il faisait une grimace et s'asseyait dessus finalement pour passer. Il devait sûrement se sous-alimenter voire peut être jeûner !

-tu as vu ce que Hendy a fait ?
-quoi ? Il a fait quoi encore ce type ?
-Il a jeté le sandwich qu'il avait pourtant payé !
-lui qui joue les humanitaires et nous engueule !
-quel hypocrite ! Il nous dit tout le temps de penser à ceux qui n'ont rien !

Ces dernières remarques firent réagir Nathalie, pour qu'il puisse agir ainsi, il devait frôler l'inconscience et ne plus être lui-même. L'après-midi, elle fouilla tout le lycée pour le retrouver dans les escaliers. Nathalie ne lui avait toujours pas rendu son portable et celui-ci ne l'avait même pas demandé. Elle activa la musique en montant les escaliers. Hendy ouvrit les yeux et vit enfin Nathalie monter les escaliers du second étage.

-"Torn apart" de Shiro Sagisu. C'est cela que tu ressens en ce moment ?
-je... euh... oui... mais c'est mon portable, que fait-il avec toi, je croyais l'avoir perdu !
-tu ne t'en souviens pas ? Nous écoutions la musique ensemble et tu t'étais endormi, puis tu t'es enfui en l'oubliant.
-Ah bon ? Je croyais l'avoir simplement perdu dans le taxi...
-alors, dis-moi ce qui ne va pas. Je ne peux plus supporter ce silence.
-oh pardon. Je suis désolé pour ces derniers jours... c'est juste que j'écris quelques pensées et je pense à certaines choses...
-comme ?
-la vie que je voudrais vivre si j'étais dans un monde libre.
-alors racontes-moi.
-te raconter ?
-oui, dis-moi comment tu le verrais, ou plutôt, racontes moi une "scène" de ce que tu voudrais vivre ?
Il ferma les yeux et commença son récit :
-Une petite maison avec une cheminée, une forêt qui n'est pas loin, un champ de fleurs, un violon qui me berce... c'est elle qui joue au violon... elle cesse d'en jouer et me regarde d'où elle est. Elle m'offre un timide sourire. Puis elle se remet à jouer, je referme mes yeux alors qu'elle s'approche de plus en plus. Elle dépose son violon à côté de moi, j'ouvre mes yeux et la fait blottir contre moi...
Il s'enferma alors dans un doux silence, mais ne s'endormit pas comme la dernière fois.
-Hendy ?
-quand on aime quelqu'un, l'instrument approprié, c'est le violon... le piano pour l'accompagner aussi... si il n'y a aucun de ces deux instruments, le connard avec qui tu danses ne t'aime pas.
-c'est une leçon que je retiendrai.
Hendy se leva et fît signe qu'il partait.
-je suis épuisé, mon lit m'appelle...
-pourtant tu n'as pas l'air pressé mon ami.
-tu sais que je suis triste... en tant qu'ami, j'ai une requête.
-euh oui, dis-moi ?
-je peux te prendre dans mes bras ?

Nathalie ne répondit pas et le prit dans ses bras, bien qu'elle fusse plus petite que son ami. Si elle pouvait réconforter son ami ne serait-ce que quelques secondes, elle se sentirait mieux envers celui-qui passait son temps à aider les autres et elle-même... il se débrouillait toujours pour obtenir ce que Nathalie voulait, des mangas, des films, des musiques, des avis... cet instant ne dura pas longtemps pourtant.

-c'est bientôt les vacances... mais si tu veux vraiment devenir concrètement ma meilleure amie, ce n'est pas le violon que tu devras écouter, mais le piano, car le violon ne t'es pas réservé...

il partit aussi froidement, pourtant, il semblait avoir prononcé ces mots avec douleur. Nathalie resta ainsi mais réussit quand même :
-passes de bonnes fêtes Hendy !

le visage ne se retourna pas mais une main s'était levée se balançant pour exprimer sa pensée. Les liens qui liaient Hendy à la musique semblaient plus subtils que cela. Au lieu de faire ces stupides études, n'aurait-il pas préféré faire de la musique ? Pourquoi être en section littéraire si il n'aimait pas ce qui y était enseigné ? Cependant, dans une société corrompue qui est basée sur l'argent, les études ne sont pas réglées pour que quiconque devienne ce qu'il doit devenir, mais ce que la société désire qu'il devienne...

Fin du troisième épisode.
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