La fée qui voulait devenir muse.
Il était une fois, une bien jolie fée.
Gestes graciles, ailes fragiles, comme une fée,
Toute pimpante et virevoltante, une fée, oui.
Et même toute débordante de magie !
Mais cette fée là avait un drôle de souci,
Elle était tombée amoureuse d’un poète !
Et d’un poète humain, par-dessus le marché !
Mortel, sauvage, inaccessible, aveugle et sourd !
Comment le séduire ? S’en faire aimer en retour ?
Elle avait beau voler sans cesse autour de lui,
Caresser son beau visage et ses doux cheveux
De ses ailes, de ses mains, de ses lèvres, rien n’y fit.
Alors qu’il soupirait, pensif, après sa muse,
Cherchant, les yeux dans le vague, une inspiration,
La petite fée en eu la révélation !
Tout poète a besoin d’une muse à aimer !
Mais comment, se demanda-t-elle, devient on muse ?
Doit-on passer un examen, une audition ?
Si je suis sa muse, il ne pensera qu’à moi,
Il me verra en rêve et parlera de moi.
Je deviendrai réelle, dans son cœur tout au moins,
Il voudra me toucher, pourra me caresser,
Je resterai blottie, toujours, tout contre lui,
Et peut être un beau jour, je prendrai forme et vie.