Sur les murs de la ville

Les nerfs à fleur de peau et le visage blême,
Il courait dans la nuit en répétant: " je t'aime"
Elle lui en faisait voir de toutes les couleurs;
Il continuait pourtant à lui offrir des fleurs.
Sur les murs de sa ville il avait fait inscrire:
"Je voudrais conserver tes larmes et ton sourire
Dans cet endroit secret, à l'abri, sous mon toit,
Où j'écris des poèmes qui ne sont que pour toi."


Elle s'imaginait qu'avec le temps qui passe
Tous deux finiraient bien par sortir de l'impasse
Où les avait conduits cet envoûtant séjour
L'été de leurs trente ans du côté d'Aigues-Mortes.
Avant d'aller dormir, sur le pas de la porte,
Ils avaient discuté, un peu plus chaque jour.
Puis avaient échangé le plus beau des serments...
Faisant fi du passé, ils devinrent amants.

Souvent il avait vu son beau visage en pleurs
Que rien ne consolait, ni les mots, ni les fleurs.
Il ne pouvait savoir que tous ses maux à l'âme
Venaient d'un lourd passé qui surgissait encore
Certaines nuits, laissant dans ses yeux mille flammes.
Pouvoir lui apporter un peu de réconfort,
C'était ce qu'il cherchait au péril de sa vie.
Car dans ces moments là il n'avait qu'une envie:
Se battre comme un lion pour conjurer le sort
Qui l'avait condamnée brutalement à mort.

Il aimait sa douceur, sa folie, son courage.
Mais elle était partie lors d'un violent orage
En serrant doucement sa main avec l'espoir
Qu'au ciel ou en enfer, ils pourraient se revoir.
Les nerfs à fleur de peau et le visage blême
Il courait dans la nuit en murmurant "je t'aime"

Myrrha-El 01/11/2010

De toute beauté..... Que dire de plus

Tu as mis la technique de côté laissant les mots se poser.... J'aime, Merci.

merci à tous les deux
Myrrha

C'est un de mes poèmes préférés, je l'avoue...
Myrrha

Tu avais raison, il est vraiment superbe!
Comme tu me l'as demandé, je t'ai noté deux ou trois petites choses qui pourraient éventuellement clocher.
Je laisse ça à ton appréciation !

Merci, Ama j'ai corrigé deux ou trois petites choses (dont certaines étaient déjà corrigées sur mon cahier !) mais pour le reste, je préfère laisser les imperfections... car en le relisant je ne les vois pas! je prononce :el' lui... et pour poème pour moi, il faut que je vérifie, mais il me semble que lorsque la césure est centrale, c'est possible de laisser le e muet.

Quant au vers coupé bizarrement, c'est sûr que c'est un peu farfelu dans la construction de ce poème mais, j'aime bien de temps en temps faire comme Rimbaud, des césures improbables !

Myrrha

Tu as raison, la prosodie doit servir la beauté, mais pas l'enfermer.
La poésie est avant tout liberté!