Me voilà mon amour, déjà dans tes bras d’impatience mais c’est ignorer mon endurance. Non, je ne t’embrasserai pas, me contentant de déposer milles baisers sur tes joues. Allons, ne sois pas ainsi, je pourrais préférer en déposer des millions si tu insistes. Oh que ce soupir de désespoir et sincère m’est douloureux. Laisse-moi donc rendre dévotion à tes lèvres, pendant que mes doigts cajolent tendrement tes cheveux.
Petit ange insolent, je n’ignore pas ta souffrance mais je me dois de te sanctionner de m’avoir fait languir ma chère. Non, mes mains n’iront pas plus bas, contente-toi de me laisser conquérir ton palais alors que tu as fait de moi ton trône. Toujours aussi délicieux, je compte bien m’en délecter autant que ton souffle tiendra. Oui, de te savourer ainsi, je puis le faire durant un bon chapitre, peut-être plus, qui sait ? Difficile de se lasser de ta saveur.
Te rendre folle ? Mais cela fait partie des buts de ma vie, tendre aimée. Ce n’est pas pour rien que je suis partie à la conquête de ton cou, où crois-moi, ma patience ne s’impatiente pas d’y prendre congé. Que tu es attendrissante avec tes mains qui se déchirent de passion dans mes cheveux ou mon dos. Allons, calme-toi tulipe de mon cœur, cela ne fait que commencer. Pour t’aider à y survivre, l’une de mes mains ose enfin s’aventurer sur le balcon.
Ma malice ne peut s’empêcher de sourire divinement en laissant son ouïe caressée par ton soupir de soulagement. Finalement, féministe romantique que je suis, je décide d’oublier ma sanction et de récompenser ta patience, inondant le balcon de toutes les attentions possibles, tandis que tes doigts chantent tes remerciements dans mes cheveux. Malheureuse, tu devrais savoir qu’il faut éviter de se hâter de remercier, sinon même, de remercier. Qui sait quelles autres malices je suis capable d’accomplir.
Ravie par la dévotion que je t’offre, haletante, me regardant d’un air rêveur, la surprise finit par habiter ton regard quand je renverse ton gouvernement, afin de t’enlever enfin le voile de la vérité. Que dis-je ? Le secret de ta convoitise. De ton Saint Graal, je m’en délecte avec tendresse et dévotion mais pas sans passion ni malice. De nouveau, tes doigts paniquent dans ma chevelure durant de longs instants où tes louanges font rougir les murs. Ma dévotion accomplie, la galanterie t’aide à retrouver une tenue décente et nous prenons congé.
Surprise, tu regrettes de ne pas avoir pu faire l’amour. C’était justement mésestimer ma malice mais aussi mon amour car au moment de croiser le regard de mon âme, tu finis par voir que nous avons l’éternité pour nous aimer.
21 Janvier 2017