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 Les Jardins d'Elysion, chapitre 1

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Kavi Hendy
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Kavi Hendy


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MessageSujet: Les Jardins d'Elysion, chapitre 1   Les Jardins d'Elysion, chapitre 1 EmptyDim 18 Déc 2011 - 6:19

Les Jardins d'Elysion

Chapitre 1

Masques


Sonia faisait partie de ces rares jeunes filles possédant la réelle intelligence ainsi qu'un esprit critique. Elle ne s'était jamais laissée jouée au jeu vicieux de la société, aucun dogme, aucune idéologie, rien, pas même le jeu que les lycéennes se jouent. Au demeurant, elle restait simple ne communiquant jamais ses pensées et restait à l'écoute de toutes ses amies même si elle s'irritait de leur idiotie maladive qui n'était dû qu'à la simple fréquentation de la société. Elle n'avait pas peur des sanctions puisque l'honnêteté est un crime aux yeux de ceux qui se soumettent à la société ainsi qu'à ses divers systèmes, qu'en faire d'être sanctionné si c'était pour la bonne cause ? Rien, bien évidemment. Quel regard critique peut on porter sur la série littéraire par exemple, censée être le défenseur de la littérature ou son intermédiaire à sa découverte ? Aussi dogmatique qu'une religion, l'enseignement de la littérature n'était plus qu'un simple cours de lecture suivi d'analyses d'un goût ineptique bien aigre pour un client exigeant en la matière. Quand on possède une telle vue limitée par de telles œillères, on tombe aisément dans la pensée qu'il n'y a personne ou presque - ou si il y doit en avoir, qu'on ne risque pas de rencontrer- qui puisse comprendre notre pensée ou qui suive le même chemin critique. Pourtant, la minorité est bien plus nombreuse qu'il peut nous arriver de penser...

-Bien joué et bon courage Sonia. Consola Hendy.
-Merci Hendy, mais deux heures de colles...
-Ennuyeux, n'est-ce pas ? Tu devrais faire comme moi, dit le jeune homme en partant.
-Tiens, mais je ne savais pas que tu étais amie avec Hendy, depuis quand cachottière ? Demanda une camarade.
-Que sous entends-tu ? Je n'ai aucun lien avec lui, je lui ai seulement répondu, c'est tout. Répondit Sonia.
-Dommage, tu vas certainement continuer à être célibataire si tu ne te trouves pas un petit ami. Dit la camarade malicieusement.
-Pour le moment, je n'ai guère mon temps à jouer aux amourettes avec un garçon, j'ai d'autres choses à faire. Trancha Sonia en partant à son tour.

Sonia se surprit de voir Hendy lui adresser la parole, lui qui ne communiquait avec presque personne, sauf les professeurs avec qui il communiquait par regards ou vocalement parfois voire à l'écrit. Sonia n'avais jamais su comment considérer un camarade qui n'avait l'air ni sociable ni le contraire, une énigme non résolue mais qui ne la tourmentait pas. La jeune fille ne se contentait que des personnes qui venaient vers elle, s'ennuyait parmi elles puis retournait vers ses lectures sur lesquelles elle se mettait à réfléchir en conséquence. D'ailleurs, il lui arrivait d'aller lire dans des restaurants divers pour être sûre de ne pas être dérangée, sinon par les serviables serveurs. Ses amies étant soit à la plage ou dans des boites de nuits diverses, comment pourraient-elles insister pour l'inviter si elle n'était pas chez elle aux heures libres ? Surtout que la solitaire avait la judicieuse pensée de n'avoir jamais voulue de téléphone portable, pourquoi en posséder quand on n'en fait guère utilisation ? La tristesse n'avait jamais le temps de passer par son coeur, elle voyait souvent les personnes qui lui étaient chères, était utile à la maison et lors de son temps libre elle ne s'affairait qu'à ses lectures choisies spécifiquement selon ses goûts. Elle y étudiait les diverses religions et philosophie mais aussi l'économie et la sociologie. Pour des soumis, elle aurait un esprit précoce, pour des insoumis, un esprit normal. Mais la "normalité", son idée elle-même, existe t-elle concrètement ? Rien n'est moins sûr. Parfois, il lui arrivait d'aller dans un cyber café où personne n'osait jamais la déranger, elle était d'une grande beauté teintée d'humilité mais ses vêtements austères décourageaient les esprits mal tournés qui avait réussi au moins à avoir la compréhension qu'elle leur était intouchable. Depuis peu, elle lisait le blog d'un certain "Kavi", un personnage qui semblait polémique et violent mais qui nonobstant cachait une grande délicatesse et douceur quand il le pouvait. Les textes rageurs et polémiques peu argumentés sinon par l'émotif alternait avec les textes poétiques et romantiques beaucoup plus assurés. Que cela soit les uns ou les autres, ils les faisait souvent rire ou penser : quelqu'un qui lui aussi ne s'était pas fait avoir par le jeu trompeur de la société mais qui semblait encore perdu dans sa quête de libération. D'autres personnages du monde virtuel l'amusait, des "Voltaires" aux textes littéraires humoristiques très bien écrits, d'autres qui n'avait nulle identité se contentant de poster textes d'ici et là... mais elle avait oublié l'un des trésors de l'humanité, la musique. Après tout, la télévision et la société l'ayant dégoûtée de la musique, cela en faisait un dossier rapidement classé. Pour faire plaire à quelqu'un quelque chose, il faut au moins que cela relève du bon goût, sinon veuillez abandonner et passer à autre chose.

-Ah la la, ces jeunes... chuchota à peine Hendy.
-C'est comme ça, riait à peine la professeur de littérature.
-Il est peut être plus vieux que nous, mais il est jeune, quel vantard !
-Il se croit supérieur à nous ou quoi ? 'Mériterait bien de se faire écraser lui !

Se dirigeant vers un nouveau restaurant, Sonia restait pensive au sujet de son camarade polémique. Il ne parlait qu'aux profs et parfois à certains élèves d'autres classes mais parlait des autres toujours comme de "ces jeunes", sans pour autant être méprisant à leur sujet puisqu'il le disait toujours avec un sourire paternel, chose que seuls ceux regardant son visage pouvaient savoir, dont elle. Quand on veut se faire aimer, parler par ironie ou sous-entendus n'est pas une bonne idée, sauf si on en a guère l'envie. Il semblait comme elle, il était toujours avec un livre, sinon à discuter et à rire avec des professeurs ou élèves. Dire que ces élèves semblaient être des intellectuels serait faux, puisqu'il parlait à des élèves de tout âge, bien évidement, les plus anciens étaient évidemment plus matures, cultivés voire pour certains, de vrais penseurs sinon intellectuels. Les secondes eux, l'écoutaient toujours attentivement puis discutaient avec lui mais étaient aussi les rares élèves ayant la chance de le voir plaisanter avec eux; lui qui semblait si sérieux et austère en cours au premier rang aux côtés d'une Sonia à peine ignorée. Les deux élèves se respectaient mais ne possédaient aucun lien, ni aucune raison de s'adresser la parole. L'une privilégiant sa présence dans le CDI, l'autre le fréquentant qu'en compagnie des secondes sinon d'être dans les escaliers voire la cafétéria quand il était de bonne humeur. Il y avait aussi ce Daniel qui était en série scientifique, il était la tête de turc de Hendy qui se moquait de lui avec une aisance insolente mais restait toujours sympathique à son égard. Il était l'un des rares à qui Hendy faisait des confidences philosophiques et presque toujours après allait souvent solliciter une meilleure compréhension à Sonia quand le faux martyr ne trouvait son professeur d'initiation à la philosophie. C'est par cet intermédiaire que Sonia n'avait jamais réussi à détester Hendy malgré les apparences trompeuses, Hendy n'était qu'une énigme mais pas urgente à résoudre, elle avait déjà beaucoup à faire. Entrée dans le restaurant chinois, alors que le soleil était enfin endormi, elle se surprit à voir la présence de Hendy. Il était assis à l'une des tables les mieux placées et était profondément concentré dans sa lecture, n'ayant pas remarqué la présence d'une nouvelle cliente. La jeune fille s'assit à une table à l'écart et attendit qu'un serveur vienne l'interviewer sur ses goûts culinaires. Comme son camarade de classe, elle prit l'un des nombreux livres qu'il y avait dans son sac et commença à le lire. Quelques instants plus tard, juste après qu'elle ait reçu le menu, un homme ayant la quarantaine entra et s'assit à la table de Hendy mais ne le salua pas et contribua donc à la pérennité du silence ambiant et lu à son tour lui aussi un livre. Une serveuse apparut alors avec les apéritifs et Hendy rangea son livre. Il versa du vin dans son verre et celui de l'homme mais resta silencieux. La serveuse demeurait souriante et regardait Hendy qui lui répondit d'un sourire puis celle-ci repartit vers les cuisines. L'homme se décida enfin à quitter sa lecture, but une gorgée puis attaqua à son tour l'apéritif.

-Vous n'aimez pas changer vos habitudes Hendy.
-Il m'arrive de faire des fantaisies vous savez, mais pas aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur.
-Je me suis bien amusé de votre dernière dissertation, vous n'allez jamais jusqu'au bout et vous vous contentez toujours de moins de six pages.
-Est-ce un mal ?
-Non, il est juste amusant de lire ceci quand on sait que vous êtes capable de remplir un livre lors d'un dîner.
-Peut être.
-D'ailleurs, vous ne l'avez peut être pas remarqué, mais nous ne sommes pas seuls.
-Ce n'est pas un restaurant privé. Se contenta de dire Hendy, totalement concentré sur le goût du vin et des samousas.
-Certes, mais vous la connaissez.
-Quelle importance ? Lâcha t-il après avoir fini son apéritif.
-Comme vous voudrez. Abandonna le professeur.

C'est alors que Sonia reconnut leur professeur de philosophie. Il était grand, européen, rasé, une longue chevelure bouclée et le visage d'un inspecteur de police. En attendant l'entrée, ils discutèrent du sujet du dernier cours de philosophie puis parlèrent de la société. Au beau milieu de la discussion, deux jeunes filles entrèrent et s'assirent à leur table. Hendy les fit asseoir chacune après leur avoir baisé la main. Puis reprit sa discussion avec l'enseignant tandis qu'elles se contentait de les écouter. Sur la droite du jeune homme, il y avait Lucie qui était d'origine indienne et d'une beauté éclatante mais vertueuse au regard maternel et apaisant. Tandis qu'à sa gauche, Charlène, française aux cheveux bruns, autre confidente de Hendy et très affectueuse. Celle-ci, alors que Hendy continuait de discuter passionnément, avait rapprochée sa chaise de l'énigme et caressait sa nuque en souriant. Lucie quant à elle servait du vin à chaque hôte puis aida la serveuse à poser les entrées.

-Cela vous apprendra à arriver en retard, nous avons mangé tous les samousas, s'exclama Hendy en interrompant à peine la discussion.
-Nous ne sommes pas droguées aux samousas comme tu l'es Hendy. Se moqua Charlène.
-Du moment qu'on peut assister à tes discussions. Ajouta Lucie.
-Vos amies sont difficiles à irriter.
-Méfiez-vous m'sieur, ce sont mes gardes du corps.
-Tiens donc, vous ne me l'aviez pas dit l'autre jour. S'étonna à peine l'enseignant.

Le silence reprit son cours et tous commencèrent à manger. Alors que de son côté, Sonia s'étonnait de la présence des invités qui entouraient Hendy. Le professeur de Philosophie qui n'avait pas les faveurs des élèves de par son austérité malgré sa sympathie et son humour. Puis, ces deux jeunes filles qui ne faisaient pas parti de leur lycée et qui semblaient connaître Hendy depuis longtemps. Elle s'étonnait surtout du comportement des deux jeunes filles. La première pouvait toucher Hendy sans que celui-ci ne modifie son comportement, quant à la seconde, elle prenait part au repas et participait naturellement à la discussion sans trop s'imposer par politesse. L'enseignant lui, continuait le débat comme si les deux jeunes filles n'étaient pas là et profitait du dîner sans aucune retenue. Alors que le dessert s'apprêtait à arriver, l'enseignant prit congé et quitta le restaurant après avoir salué ses amis du soirs. Charlène quant à elle, continuait de s'occuper de la nuque de Hendy tandis que celui-ci parlait de musique avec Lucie.

-Ce dimanche j'espère que tu seras d'humeur à nous jouer du piano. Souffla Hendy avec l'air d'un chien battu.
-D'accord, je te jouerai du Rachmaninov comme tu l'affectionnes, répondit-elle enthousiaste.
-Et pourquoi pas du Chopin ? Demanda Charlène d'un air légèrement désinvolte.
-La Campanella de Liszt, trancha Hendy.
-Oh ? Notre Hendy serait-il de bonne humeur. Demanda malicieusement Charlène.
-Contentes-toi de continuer ton ouvrage si tu ne veux pas la changer, j'ai encore mal. Répondit-il d'un air distant.
-Toujours cette irritabilité qui t'habite, ta journée de vieux lycéen a dû être difficile aujourd'hui. Supposa Lucie, inquiète.
-Pas spécialement, Maman. Plaisanta t-il. Et toi, comment a été ta journée ?
-Tu ne me demandes pas à moi ? S'exclama Charlène.
-Puisque tu as manqué de patience, je ralentirai le moment de ma question pour toi. Dit à peine Hendy.
-Pardon, s'effaça Charlène, continuant son ouvrage.
-La mienne a été bien plus facile que la tienne apparemment, mais rien de vraiment spécial tu sais. Commenta Lucie.
-Bien. Quant à toi, Charlène, ta main est toujours aussi douce mais elle m'a communiqué que ta journée a été difficile, Dit-il avec beaucoup de sollicitude.
-Oh, pas grand chose. J'ai juste raté deux épreuves de bac blanc mais ce n'est que le premier trimestre. Chuchota t-elle honteuse.
-Ne prends pas cet air honteux, tu sais qu'avec ou sans bac, une tulipe reste une tulipe. Dit-il souriant.

Ce fût la première fois que Sonia vit le sourire de Hendy. En cours, il était toujours de mauvaise humeur et distant. Seuls les professeurs avaient droit à sa bonne humeur et son sourire. En dehors des cours, ses amis aussi en bénéficiaient. Mais ce sourire là, était bien différent, il était rempli de sollicitude et d'affection, pourtant, malgré sa proximité, Charlène ne semblait pas être sa petite amie. Sonia se rendit compte qu'elle n'était pas non plus une "groupie" et comprit que les deux jeunes filles présentes étaient de vieilles et très proches amies. Hendy s'aperçut enfin de la présence de Sonia quand la serveuse servit à celle-ci son entrée. Mais il ne l'interpella pas et dégusta ses letchis silencieusement. Charlène prit congé à son tour en embrassant Hendy sur la joue. "Tu t'en vas bien vite ma chère", "ta nuque a l'air suffisamment soignée pour ce soir", "à dimanche Cha'", et elle sortit. Lucie quant à elle avait déjà fini son dessert et parlait à Hendy d'un livre qu'elle avait lu sur un certain Krishnamurti. Hendy lui promit de s'informer sur lui puis de lire un de ses ouvrages si jamais cela l'intéressait. La jeune fille lui assura en souriant qu'il le lirait sûrement, Hendy répondit à peine que son amie la connaissait trop bien et but du vin. La serveuse réapparut à sa table et demanda à Hendy si quelque chose lui ferait plaisir, il demanda un oasis puis alla s'asseoir au bar suivi de Lucie. Le gérant entra à son tour dans le restaurant et invita Hendy à goûter du saké, ce qu'il ne refusa pas. Sonia s'en étonna, Hendy était connu pour toujours refuser ou dire "non". Mais elle s'aperçut aussi qu'il était aussi très proche du gérant et comprit qu'il était un client habituel. La serveuse fût invitée par Hendy, mais elle refusa à cause de Sonia. Hendy la fît asseoir donc juste pour lui dire qu'il était pressé que dimanche arrive. La jeune chinoise servit ensuite le dessert à Sonia. La gente indienne prit congé et salua très poliment le gérant qui était toujours très content de les voir.

-Tu veux venir dimanche ? Demanda Lucie à Sonia en sortant.
-Pardon ?
-Lucie ? S'étonna Hendy.
-Elle est dans ta classe, non ?
-Euh, oui.
-C'est bien elle qui s'est faite collée pour délit d'honnêteté et de non-soumission ?
-Oui, c'est bien elle.
-Donc je peux l'inviter pour dimanche ?
-Si l'envie t'en dit, répondit Hendy indifférent.
-Alors tu viendras ? Demanda Lucie.
-Puisque tu as l'air d'insister, je veux bien. Accepta Sonia.
-Elle insiste toujours, s'exclama Hendy d'un ton las.
-Donc Dimanche à 14h00, Hendy sera de meilleure humeur.
-Ne promets jamais à ma place tu veux ? Ordonna Hendy commençant à sentir le sommeil s'éprendre de lui.
-Si tu veux, chanta t-elle. Donc à dimanche.
-à dimanche.

Fin du premier chapitre.
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