Comme je m'abreuvais de rêves impossibles
Je me sentis troublé par l'immense chaleur
Envahissant mon corps. Mon cœur était la cible
De mille pensées troubles en noir et en couleur.
Je voulais m'étourdir, enfin tourner la page,
Oublier les mots doux murmurés en anglais,
Le doute qui, en moi, lentement se propage
Et le désespoir qui vient prendre le relais.
En suivant la jetée, contre vents et marées,
Moi, pauvre idiot blessé, en pensant à l'enfant
Je pleurai ! Et la mer qui s'était retirée
Savourait la douceur de l'été triomphant.
Or moi, ivre d'amour depuis l'adolescence,
Livré à tout jamais aux pleurs et aux sanglots;
Moi dont toutes les filles admirant la prestance
Avaient frotté le dos à la sortie de l'eau;
Triste, seul et confus devant tes yeux noisette,
Moi qui rêvais pour nous d'un éternel futur
Jalonné de baisers et de doux tête-à-tête
Dans un vallon perdu où l'air est toujours pur;
Moi qui sentais le goût de ton rire à dix lieues,
L'odeur de ton parfum irrésistible et frais,
Quidam éploré empreint de visions bleues
Je songe à nous deux quand s'insinuent les regrets.
J'ai cru à notre couple amoureux et sur l'île
D'un nuage enchanté découvert le bonheur.
Pourquoi m'as-tu quitté, ta pensée m'obnubile
Ne peux-tu revenir me rendre mon honneur?
Hélas, j'ai trop versé de larmes infamantes
Toute histoire est précaire, il suffit d'un impair
Pour briser les amours les plus déconcertantes.
Ô croyez-moi, je suis devenu un expert.
Madame vous m'avez facilité la tâche
En m'avouant ce jour que l'enfant bien aimé
Était le fruit d'un autre, un amant de ces lâches
Qui s'enfuient pour ne pas avoir à assumer.
Je ne puis maintenant croire à mes états d'âme
Et s'il me prend l'envie d'avoir un enfançon
J'irai chercher celui dont le regard de flamme
Génère dans mon cœur un immense frisson.
Myrrha-El 27/10/2013