Le Poète
Le fantasque poète étreint ses émotions,
Les prend à bras le corps à risques et périls,
Embrasse sans frémir ses plus viles passions
Et se meurt sous les coups de son cœur au toril.
Des lames acérées qui lacèrent son âme
S'écoulent en rivières des larmes de sang,
Où il trempe sa plume de verve et de flamme
Afin de composer ses sonnets indécents.
Et il pleure, et il rit, comme soleil et pluie,
Provoquant l'arc en ciel de ses mots aquarels.
De toutes les couleurs de ce monde qui luit,
Il fait une peinture aux tons surnaturels.
Le poète est l'oreille à l'écoute du temps,
Il égraine en syllabes, comme un métronome,
Les histoires de vie qui nous ressemblent tant,
Et que l'on a envie d'entendre, en gastronomes.
Car on goûte en ses vers, les images, les sons,
Dont il épice un peu les rimes embrassées.
On se délecte aussi du vin de ses chansons,
Tant que, même ivre mort, il n'en est pas assez.
Le poète est à l'aube, il est au crépuscule,
Il offre avec plaisir son être aux quatre vents,
Il encre ses pensées avec des majuscules,
Ne l'oubliez jamais, pour qu'il reste vivant !
(je sais, "aquarels" n'existe pas, en tout cas sous cette forme
)