Quand l'émoi me manque.
L'amour a de visages toutes les saisons.
Il a pour maquillage bien des horizons.
Il fut un jour passion, le lendemain raison,
Je ne vis pleinement qu'au cœur de sa maison.
Il est sage, aujourd'hui, comme un doux métronome.
Jamais trop ni trop peu, juste un ex ambitieux.
Il n'est plus surprenant, sans ferveur, il ânonne
Les mots compassés qui furent si précieux.
Mais moi, l'émoi me manque aussi fort que j'ai peur
De terminer ma vie sans le feu du désir
Sans la flamme brûlante de ces souvenirs
Sans l'état qui me hante, implacable oppresseur.
J'ai l'ennui de ce sang rugissant dans mes veines,
De mon souffle coupé par des baisers volés,
Du cœur battant, cognant, sous la caresse pleine
Des mille promesses d'unissons convolés.
À moi, l'émoi me manque un peu plus chaque jour.
Ma peau se racorni sur mes entrailles en feu,
Mon cœur se rabougrit à l'aune de l'amour.
Je suis froide au pourtour et bouillante au milieu.
Le temps me semble long mais je sais pourtant bien,
Je n'ai même pas fait la moitié du chemin…