Mon fils ? Ô mon fils, m'entends-tu ? Non, n'ouvres pas les yeux, tu es encore épuisé... ton visage a repris des couleurs et ton corps aussi, malgré les douleurs que tu ressens encore... tu as eu raison de me faire confiance, vois comme j'ai répondu à tes prières, je t'ai envoyé des amis... de tout âge, mais tu le sais bien, le temps n'est qu'illusion, vous vous êtes toujours connus après tout...
Ils t'entouraient déjà, tes chers amis... ta souffrance perdure mais elle finira bien par te quitter, n'ai-je jamais exaucé tes voeux ? Souviens-toi de ton anniversaire, quand tes amis t'entouraient et que tu as fait ce voeu avant de souffler les bougies. T'en souviens-tu ? Et de tes prières assidues, durant lesquelles tu me donnais toute ta confiance dans une dévotion sans limites. Alors, ne te trompes pas de souffrance mon fils...
C'était bien l'un de tes Amours, mais pas dans cette vie, pas dans cette vie... tu es déjà Prince alors qu'elle est encore fillette, mais tu n'es Prince que par Ma Volonté. Ce que tu as à offrir est trop précieux pour que tu puisses l'offrir à n'importe qui, alors de donnes pas tes perles à des pourceaux... même si cela devait être ton épouse. Alors, méfies toi, reconnais la prochaine comme une Princesse, ou ta perte sera de nouveau...
Vois comme tes amis prennent soin de toi, ne leur ferme pas ton coeur, ils te méritent, eux. T-ont-ils déjà abandonnés ? Non, jamais, bien des années après, ils sont encore là, accompagnés d'autres nouveaux personnages... ton coeur saignera encore mais il finira bien par cicatriser, supportes-la et montre toi digne d'être mon fils, souffrir pour l'amour des autres est la plus noble des souffrances. Donner ainsi son amour est formidable, l'abandonner, encore plus.
Ce choix t'a été bien ardu pourtant, tu l'as fait quand la Vérité s'est offerte à ton coeur. Les obscurités qui occupent ton coeur troubleront encore ton courroux, mais n'oublies pas de me prier et encore moins tes amis... vois cela mon fils, même où je suis, ma main est sur ton coeur pour l'apaiser, alors ne te penses pas seul, car tu ne l'es pas, jamais. La faim te revient car il te faudra bien des forces pour lutter. Endure ces dernières épreuves et tout finira par changer, tout... alors restes humain et aimes tes amis, comme ils t'ont toujours aimé mon fils, toujours...
"Oui, Mère..."
Ne réponds pas, dors mon fils, dors, il y a un temps pour lutter et un temps pour se reposer. Même si ta guerre est encore en cours, ce n'est pas une raison pour te montrer suicidaire. Laisse le temps faire son affaire, il n'est pas écrit que tu sombreras car nous sommes tous là, toujours. Alors gardes foi en moi mais aussi tes amis, ton humanité finira bien par être récompensée et plus tard, la paix te sera accordée. Ne jettes plus ton bouclier mon fils, protège toi et plus rien de mal ne t'arrivera car tu n'as pas besoin de notre protection, tu peux te protéger toi-même... car tu es mon fils...
Refuse cette tristesse qui est la tienne et accepte le nouveau visage que je te donne, toi qui a toujours été l'ami intime des oiseaux... toi qui a été parmi eux, toi dont l'amitié a toujours été sincère, toi qui a toujours refusé de les voir en cage, toi qui a été libre comme l'air, toi qui leur a toujours été fidèle, toi qui a toujours été accompagné par eux, toi qui verra toujours l'espoir en eux, alors n'oublies pas qui tu es... n'oublies pas cette joie qui est née en toi, ce jour où tu t'es souvenu que tu en étais un... souviens-toi, quand ils t'ont rendu ton sourire si radieux, capable de réjouir le coeur de n'importe quel ainé, car tu es leur fils aussi...