Ses yeux de verre
Brillaient d'espoir
Posée sur l'étagère
De sa mémoire
A coiffer ses cheveux
Son enfance en douceur se fit
De beaux instants heureux
Sa compagne au pied du lit
Sa peau si blanche et fraîche
Portait sa jeunesse à son sommet
Quand son teint se fit de pêche
Elle fut à l'aube de son été
Mais Poupée ne fut pas rangée
Ses yeux la regardaient
Se faire plus belle qu'elle
Ses cheveux démélés
Ensuite , elle l'oubliait
Des années après...
Dans un coin de sa mémoire
Elle se rappela le tiroir
Où Poupée fut enfermée
Quand elle devenait chaque soir
La Poupée de la réalité
L'amour et la vie lui prirent l'enfance
L'amour et l'envie lui prirent l'espérance
L'amour et la peur lui apprirent la violence
Au soir de son été , au début de son automne
Déjà elle s'inquiète de l'orage qui tonne
Menaçant le fil ténu de l'avenir
Elle ouvre le tiroir ,
Dérange ses armoires,
S'interroge devant sa Poupée restée indemne
Faut il être comme toi pour ne souffrir du temps ?
Et elle décide, les yeux de verre la soutenant
Moi dorénavant , Je serai une Poupée de Fer !