T'en souviens-tu ?
Voilà un an déjà, l’ami t’en souviens-tu ?
De ces yeux amoureux qui plantèrent dans ton cœur
Cette flèche d’amour dont le dard si pointu
Emmena ton âme en un frisson de bonheur
Bleu, comme le ciel de ce début de saison
Bleu, ce vide infini qui rejoint l’horizon
Bleue, comme la mer qui s’acharne monotone
Bleue, sur cette plage où il ne vient plus personne
Voilà un an déjà, l’ami tu t’en souviens ?
De son rire joyeux de Ses yeux dans les tiens
De ces doux mots d’amour que glissait à l’oreille
Cet ange de douceur à nul autre pareil
Bleu, comme l’océan qui gronde et moutonne
Bleu, contre les récifs de cette grève bretonne
Bleu, comme le coup dans le cœur où Sa voix résonne
Bleu, ce regard d’acier que mon esprit emprisonne
Voilà un an déjà, l’ami tu t’en souviens ?
Sur ces galets chauffés, nos mains en un seul nœud
Nous marchions gaiement nos cœurs étaient heureux
Voilà un an déjà que l’enfer m’a fait sien
Rouge, comme Son soleil qui s’en est allé
Rouge, mourir au loin de ma destinée
Rouges, comme Ses yeux qui ont trop pleuré
Rouges, que ne suis-je parvenu à les essuyer
Voilà un an déjà, que ce souvenir hante
Mon esprit torturé au creux de mes nuits blanches
En ravageant ce cœur au prix de la tourmente
De l’immense douleur que mes larmes épanchent
Rouge, comme la feuille qui se meurt cet Automne
Rouge, ce feu de cheminée qui ne réchauffe personne
Rouges, comme les traces que, sur la neige, Elle a laissées
Rouge, cette lame de rasoir que, Ses chairs, a tranchées
Voilà un an déjà que l’image m’obsède
Je serre ce corps autrefois torride
J’embrasse ces lèvres désormais livides
Que j’abandonne ce corps que la mort possède
Rouge, comme cette croix qui n’est pas venue assez tôt
Rouge, comme le sang qui se répand sur Son boléro
Rouge, comme la terre sur laquelle Son corps s’abandonne
Rouge, comme cette image qui, dans mon esprit papillonne
Voilà un an déjà, l’ami t’en souviens-tu ?
Du saut de l’ange sur ces gros rochers pointus
De l’amoureux transi que la mort dédaigna
De ce corps sans vie que depuis tu traînes là
Rouge comme le marbre de cette tombe en bord de mer
Rouge comme le sont les flammes de mon enfer
Rouge, comme se colorent désormais mes journées
Rouge, du sang qui, de Ses veines, a coulé
Voilà un an déjà, l’ami tu t’en souviens ?……..