La joie de vivre
Rien ne vient perturber mon mal être serein.
Il ne craint point la belle et se moque du vin.
Sans combustible un feu sans cesse l'entretien.
La joie de vivre, elle, en revanche tôt s'éteint.
Les mets divins
Je fais saigner ma langue à cause du dégoût
Que m'inspire l'horreur de tous les mets divins.
Mes yeux pleurent du sang : tout ce stérile vin
Qui abreuve un recueil de vers de mauvais goût.
Le fou du roi
Je tiendrai dans ma main fermement le rouleau
Des grands péchés divins qui furent tout mon lot
Durant cette non-vie. Le fou du roi me raille ;
Sur ses cornes le fou fait tinter les grelots.
Le petit prince noir
Le petit prince noir sur sa sombre planète,
Sur son trône d'ivoire assis, pleure et regrette
D'avoir cru que du ciel descendrait une armée...
Ses discours dans le vent sans cesse se répètent.