Depuis longtemps déjà, régnaient des fainéants,
Dans la terre d’Iran ; des rois incompétents.
Entourés dans leur cour de nobles corrompus :
Hyènes affamées, chacals jamais repus.
Si un homme voulait élever son pays,
Et en servir le peuple, il s’en trouvait trahi ;
On le faisait saigner en lui coupant les veines,
Ce, sur l’ordre du roi qu’influence une reine.
Sous cette dynastie, la Perse rétrécit.
L’Iran était soumis au nord à la Russie ;
Au sud, entre les mains de l’ogre britannique.
Et les soulèvements des perses héroïques
N’aboutissaient jamais : jamais rien ne changeait.
L’argent et les faveurs encore s’échangeaient.
Des petits rois alors, régnait le plus petit.
Un lâche, un imbécile, un couard, un abruti.
Le bon dans l’entourage était faible, indécis.
Celui qui était fort était cupide aussi.
Et par dessus le roi, ce qui régnait alors,
C’est l’atroce misère et l’ombre de la mort.
C’est dans ces temps obscurs que la lumière fut :
Un lever de soleil dans l’horizon confus.
Taisez-vous ! Taisez-vous ! Misérables ingrats !
Fils de prostitués ! Vous les porcs, vous les rats !
Un lever de soleil, vous dis-je, le lion ;
Le vert, le blanc, le rouge : espoir, ô nation !
Glorieux coup d’état, pour résumer les choses ;
Sans qu’on lèse le roi et sans qu’on le dépose.
Souvenez-vous, le tsar, la famille du tsar ;
La révolution : les peuples sont bizarres.
Ceci n’est pas un cours d’histoire, cher lecteur :
Eloge maladroit, venant d’un amateur,
Pour rappeler aux gens, d’un homme les exploits,
Un perse qui de rien devint le roi des rois,
Qui servit son pays, le sortit du néant
Où l’avait enfoncé quelques rois fainéants.
Son combat acharné contre l’adversité ;
Les écoles, bon sang ! Les universités !
Les routes et les ponts, Tous les chemins de fer !
Ô peuple maudit : ta place est en enfer ;
Tu mérites le feu. Les mollahs sont trop doux ;
Qu’un dragon apparaisse et vous dévore tous,
Vous les étudiants, vous autres les « penseurs » !
Qui m’avez dérobé mes années de bonheur.
Vous, lâches qui fuyiez, quand il fallait combattre
Votre création, infâmes idolâtres.
Mais regardez l’Iran, avant votre complot.
Et regardez la Perse, après les rigolos !
Etait-ce ton aïeul qui pacifia l’Iran ?
Qui soumit les tribus, ramenées dans le rang ?
Réponds-moi donc, Mirza, est-ce ton Ahmad shah
Qui rebâtit la Perse ? ou plutôt qui cracha
Sur le trône et l’empire, auxquels il préférait
Les douceurs de l’Europe et ses divers attraits.
Et toi, belle persane, as-tu en souvenir
L’émancipation ? Le croyais-tu venir
Le jour où tu serais débarrassée du voile ?
Ce fichu carcéral, cette prison de toile.
(à suivre)