Je n'ai pas dormi ce soir car je pense
des discours que jamais je ne dirais.
Pourtant cela me semble si étrange
que de parler sans bâtir des faits.
Je me disais: "Je suis fou de ne pas être fou
car dans ce monde seule la stupidité
règne comme une reine, et flou
est cet espace qui se nomme réalité."
On le voit à travers ses enfants qui marchent vers Satan,
en croyant que ce chemin mène au ciel.
Ils sont guidés par leurs parents
persuadés qu'ils évitent le fiel.
Achetant mille sentiments et plaisirs
comme s'ils achetaient de la viande.
Ils prônent la réussite au nom des désirs
et montrent que leurs vies ne sont que des offrandes.
J'avais envie de crier: " Artificielle, artificielle!
Voilà ce qui vous ronge!
Grandissez! Grandissez dans les joies industrielles!
Vos vies ne sont que des mensonge!"
Pourtant, c'est ce monde qui existe
c'est ce monde la vérité,
et moi qui ne suis qu'un claviste
écrivant une vie décomposée.
Sais-tu, toi ma pensée, que je suis fou?
On me la dit souvent, même si personne
me la dit encore. Cela sonne comme un joug
qui au fond de toi raisonne.
C'est par ce que mes yeux voient le mal
dans ce que les autres trouvent bon.
Car ce monde me semble infernal
même si les fleurs fleurissent à toutes saisons.