Prisonnier d'un cerveau me refusant l'accès à mon corps et à mon âme, je suis condamné à être spectateur. Quand je me regarde dans le miroir, je me vois qui m'appelle au secours et je vois mon corps lui répondre qu'il n'est pas capable de sauver son hôte et qu'il ne fera rien pour l'aider. Mon âme violée, souillée, elle ne bénéficie plus d'aucune lumière divine lui permettant de se rebeller contre cet homme de mauvais augure. Pourtant, je t'avais prié, chanté des louanges et même fait des austérités. Tu m'as trahi maintes fois, m'envoyant les démons au lieu de ta bénédiction.
En bon croyant, je pourrais te donner mille excuses. Que mes prières n'ont peut être pas été suffisamment sincères, trop inspirées par un amour aveugle. Que je suis un pratiquant bien impatient. Sauf que le coeur d'un croyant ne possède pas la miséricorde. Surtout quand on lui envoie des fléaux plutôt que la grâce. Qu'au lieu du Salut, on lui offre les enfers. J'aurai pu faire comme à l'époque où je me sentais encore béni par le ciel, quand pour bouclier, j'avais la maturité et l'empathie et pour épée ma bonté.
Au demeurant, faire preuve de foi ou même blasphémer contre toi n'a jamais rien changé à tes actions. Quelle calamité ! Un croyant ne demande pourtant pas l'impossible à la déesse de son coeur. Juste de le bénir de sa pluie de plénitude et de l'exalter par le soleil de son amour. Rien de plus, rien de moins. C'est pour cela que ton église et tant d'autres, demeureront à jamais vides. Pourquoi adhérer à vos religions, chères déesses, quand nos prières, nos louanges, notre foi, notre humilité ne sont pas humblement récompensée mais bafouées, trahies ? Comment retrouver la foi ? En soi-même ? En la bonté que nous avions et que nous ne voulons plus donner ? En la confiance que nous donnions et dont nous faisons économie aujourd'hui ? Je n'ai pas la réponse.
Ne me demandez pas le pardon. Ce ne sera pas un refus immature et égocentrique. Loin de là. Ce sera juste le refus, de voir sa souffrance non reconnue. Pire, qui n'a jamais été apaisée. Les médicaments, les mots, les philosophies ne remplaceront jamais les actes. Les vrais, les sincères. Il n'a jamais pourtant été aussi aisé que de poser un baume sur un coeur, qu'en y posant sa main... alors non, je refuse la politique du candidat déchu qui se prend pour un élu, surtout, en n'assumant jamais ses responsabilités, lui qui n'a jamais vraiment porté la cause du peuple qui pourtant, ne demandait qu'une chose : manger à sa faim, bien au chaud dans un foyer d'amour.