Le dernier train

Ils montent dans un train pour ne plus revenir
Ou s'éloignent du quai, émus et les doigts gourds.
Les larmes de douleur qu'ils croyaient retenir
Surgissent brusquement du fond de leurs cœurs lourds.

Le temps fera son œuvre et l'on verra pâlir
L'ombre des trémolos qui rôdaient alentour.
La vie refleurira offrant des souvenirs
Que l'on embellira au fil des discours.

Et quand viendra le jour, et quand ce sera l'heure,
De monter dans ce train vers la dernière demeure,
Ne soyez pas fâchés car vous allez trouver

Les réponses aux questions d'ordre sacramentel
Que se pose tout homme, et c'est bien naturel,
Lorsqu'il voit la faucheuse arriver devant lui.

17/07/2010

Magnifique sonnet, qui reflète bien les sentiments de ceux qui restent "sur le quai", les questions qu'on se pose et ce mélange de curioisité et d'appréhension qui nous saisit quand on songe que viendra le moment "d'embarquer"...J'ai beaucoup apprécié. Mi coumplimèn !

Personnellement, j'ai vécu, bien vécu et même si je ne suis pas pressé (même pas du tout), la chose ne m'effraie pas outre mesure. J'aurai juste le regret de quitter ceux que j'aime...et celui de ne plus pouvoir taquiner mes p'tites camarades de forum.

Deux réactions que je comprends très bien.
Melany, tu as toute la vie devant toi et la camarde est bien loin de tes soucis... ce qui est tout à fait normal.
Gardian, avec les années, on apprend peu à peu à ne plus redouter cette échéance, et à la voir arriver comme quelque chose d'inéluctable... mais ce n'est pas pour autant qu'on est pressé... ni surtout qu'on ne redoute pas la souffrance!
......

De toutes façons, moi, depuis que je suis marié, et surtout grand-père, j'ai décidé d'être centenaire ! NA !

J'aime bien Myrrah.

Bon j'ai accroché sur 2-3 petites choses, dont le mot "sacramentel". Mais l'ensemble et l'ambiance sont bien construites.

Et puis tu respectes bien l'âme du sonnet en lui donnant la conclusion qui résume tout.

Sur le quai de gare de l’aventure de la vie
En prenant d’assaut le wagon d’un train perdu
Saisissant sa place cherchant la plus confortable
Nous ne savons où le rail nous mène et l’oublions

L’histoire répète en écho ce que le cœur n’oublie
Et le quotidien se rappelle à nos esprits sans vue
Ces quelques voyages ferroviaires inhumains haïssables
Dans le nuage de vapeur qui ne flétrit nos émotions

Alors tes mots sonnent en multiple beauté désormais
D’un sonnet en moi résonne moultes sentiments
De vie de mort d’espoir de résignance d’espoir surtout

Les mots que tu nous présentes en moi font effet
D’une pierre précieuse énergie en multiples élans
Ce texte est un diamant peut-être synthèse d’un fou

Merci, Damien de ce bel hommage.

Myrrha