Sur mon oreiller, perchée, le nez au vent, ma girouette cherche le meilleur instant pour laisser ses ailes se libérer aux courants d'air de ma fenêtre ouverte sur le jardin de printemps.
Que lui arrive-t-il donc en ce premier printanier matin, sans brume, aux paupières ni lourdes de sommeil ou d'ennui ?
Ma girouette que je câline depuis l'automne me sourit et sur le coin de mon coude posé sur le repli de l'oreiller, m'invite à la première rêverie du jour...
J'ai cherché la lumière tout cet hiver et tu es là, compagne des jours sombres à me montrer que tout est là, immuable, doux et attentif à mon plaisir.
La musique de Dame Nature inchangée... peut-être plus gaie que les jours passés titille malicieusement mes tympans fainéants qui n'ont fait d'entrainer mes grincements hivernaux tant ce parfum de bonheur fugace et subtil me manquait, sans que je ne le sache véritablement.
Pourtant qu'elle était belle mon histoire du bout du monde qui se terminait sur les genoux d'une blonde, d'une brune, d'une rousse aux yeux... ah... aux yeux... vert !
Girouette. Ma belle et douce feuillue irisée et cartonnée, que tes belles histoires de vie et de joie simple, bienheureuse m'as-tu narrées dans mes sanglots éperdus... sanglots qui éfleuraient tes frissons de douceurs et de tendresse.
Il était une fois, belle et forte fois, une girouette qui n'avait de sens que dans ces sens éperdument, généreusement égarés aux sens de la vie qui me raconte, chaque saison, une histoire insensée... fabuleuse contrée de poésies, de mots plus chamarrés les uns que les miens pour que je n'oublie, oh jamais, que la fable de la vie est celle que nous partageons sous les mots et les sentiments épris de merveilleux.
Ah... Ma Girouette ! Qu'ai-je cru à ta fable, affable et merveilleuse ! Girouette de la Vie et des sens : merci de me conter, à chaqu'instant que l'espace de ma vie m'offre, les plus subtiles histoires insensées et incroyables que ma vie d'adulte me fait parfois oublier.
Girouette, ce matin, tu es la reine du nouvel empire de rêves et de poésies que je retrouverai au printemps prochain.
Belle et douce ne disparaît jamais : à table de la véritable histoire de la vie qui, ce matin, ne me semble qu'être une magnifique fable de l'Existence.