L'aigle et le rêveur

Le rêveur dit à l'aigle:" Emmène moi là-haut
Je voudrais découvrir le secret des nuages
Des petits cumulus connaitre les visages
Enfin, sur un cirrus, m'étendre sur le dos ".

"Crois-tu que je pourrais porter un tel fardeau?
T'élever jusqu'au ciel nécessite courage
Et quelques sacrifices car c'est un long voyage
Qu'on ne fait qu'une fois" lui répondit l'oiseau.

Et prenant son envol, il s'éloigne, royal,
Les ailes déployées, le regard impérial...
Le rêveur souriant, le suit les yeux fermés

Dans l'azur étoilé, chevauchant la lumière
Il a rejoint le ciel, voyez sa mine altière...
Mais sur terre est resté son corps inanimé.

Myrrha-El 06/05/2011

@ Mélany

Merci de ton commentaire.

N'oublie pas que c'est un rêveur!
C'est ça la magie du rêve, on ne s'encombre pas de son corps charnel.

Après, chacun peut imaginer qu'il réintègre son corps ou choisit de rester dans la lumière...

Mes poèmes de 14 vers sont des "sonnets". C'est la forme que je préfère. Mais j'ai essayé d'autres formes "classiques" (villanelle, rondeau, rondeau redoublé, pantoum, virelai....) pour le plaisir de me lancer des défis.
Faire à la fois vibrer mon imagination, et respecter des contraintes parfois très strictes, j'adore ça!

mais pour moi, la poésie est indissociable de la musique, c'est pourquoi j'attache beaucoup d'importance au rythme et au souffle dans ce que j'écris.
Myrrha

J'aime les images et l'imaginaire de ton poème.

J'aime ce vers :

Citation :

Dans l'azur étoilé, chevauchant la lumière

Par contre j'ai un mal fou avec les rimes embrassées : quelque soit le texte, je n'arrive jamais à trouver leur rythme. Tu me diras que c'est obligatoire, car un sonnet. C'est pour cela que je ne sais pas en écrire. D'un point de vue purement technique, je pourrais. Mais comme je n'y trouve pas de musicalité, ça me rendrait fou.

Après, en relisant 2-3 fois, j'ai finalement trouvé ton rythme (j'y reviens). Comme tu fais du classique, je vais t'embêter avec des remarques classiques

Citation :

Et quelques sacrifices car c'est un long voyage

Un puriste te dira que ce vers compte 13 pieds, pas 12 : sa/cri/fi/ces

Pour le rythme, c'est musical et fluide. J'ai juste accroché sur les derniers vers, mais ce sont les seuls :

Citation :

Il a rejoint le ciel, voyez sa mine altière...
Mais sur terre est resté son corps inanimé.

Je trouve que altière/terre sont des mots "durs" trop proches l'un de l'autre.

Et quand on lit le dernier vers, ça me fait un effet Mais sur tèr èr ès té : trop de [è] côte à côte. Néanmoins, j'aime la résonance au sien même du dernier vers : resté/inanimé. Ça c'est bien pensé, ça sonne bien. C'est d'ailleurs un truc que je fais souvent.

Voilà.

merci pour tes remarques
Pour le vers de 13 pieds, c'est vrai, mais franchement, dire sacrifi-ce, je ne peux pas! J'ai beaucoup de problèmes avec les e muets, ceux qu'il faut prononcer et ceux qu'il ne faut pas prononcer.
Mais là, comme c'est à la césure du vers, il me semble pouvoir m'autoriser cette licence poétique.
J'ai peut-être tort?
mais de toute façons, je suis loin d'être Arthur Rimbaud! (je ne lui arriverai jamais à la cheville!)

Quant aux deux derniers vers, ma foi, du fait des points de suspension qui indiquent un moment de pose, je ne ressens pas cette dureté.
Mais, bon...

Myrrha

Citation :

Quant aux deux derniers vers, ma foi, du fait des points de suspension qui indiquent un moment de pose, je ne ressens pas cette dureté.

Pas faux j'avoue. Mais je n'allais pas attendre un quart d'heure pour lire le dernier vers

Blague à part, c'est juste que l'on interprète pas tous les "..." de la même façon. Chez moi, c'est plus l'expression d'un non-dit qu'autre chose.

Donc excuse-moi si c'était hors de propos.

Quant au sacrifice, je suis d'accord avec toi. Mais du coup, pour satisfaire tout le monde, soit je le mets au singulier, suivit d'une voyelle. soit en fin de vers.