RACHEL malgré ses pleurs, regarda profondément cet homme
qui lui parlait. Elle sentit monter en elle un sentiment intense qu’elle
croyait avoir oublié. Son trouble devait être visible car il gagna LEWIS qui
sentit ses joues rougir.
LEWIS : « excusez moi dit il ! Je ne voulais
pas vous indisposer mais j’ai entendu sans le vouloir ce que vous avez murmuré
à votre fils. Je sais ce que c’est que de souffrir à cause de ca. J’ai perdu
mon petit frère comme ça. Allez-y !!! Ce serait dommage qu’il arrive
quelque chose à un si bel enfant ! et je te rassure jeune demoiselle, tu
es très jolie toi aussi, dit il, s’adressant à ISABELLA. »
Sans le vouloir il avait retrouvé son geste favori de caresser
derrière les oreilles de DOLLY qui s’était blottie contre ses genoux comme dans
le temps. Celle-ci était toute heureuse de retrouver son maitre. RACHEL fut
très troublée de ce geste qui lui rappelait tant l‘homme qu’elle n’arrivait pas
à oublier.
RACHEL : « je vous remercie, lui dit-elle !
je vais suivre votre conseil. D’ailleurs, j’étais venue ici pour plein de
choses dont celle-ci : me rendre à cette clinique privée dont on m’a dit tant
de bien. Allez DOLLY, laisse Mr CARPENTER tranquille et vous les enfants, en
route ! »
ISABELLA s’approcha de LEWIS, enleva la chaine qu’elle
portait à son cou, prit sa main et lui dit tout bas : « je sais
que tu es mon papa car moi aussi j’ai vu la lumière et un bel ange m’a dit que
je reverrai mon papa et qu’il fallait que je retourne sur terre dans mon corps
pour le retrouver et qu’il n’était pas encore l’heure pour moi de faire partie
des anges. Tu es comme JESUS, tu es redescendu sur terre, tout d’abord pour
souffrir mais ensuite pour nous revenir. Un jour tu m’as offert ceci, cet ange
qui venait de ta maman pour me protéger de la leucémie ! Aujourd’hui c’est
toi qui en as besoin. Reprends-le s’il te plait, il te protégera tout
comme il l’a fait pour moi ! je t’aime mon papa ! Je ne t’ai jamais
oublié tout comme maman et DOLLY et BYRON est ton enfant. »
Les larmes coulaient sur les joues de LEWIS. Il aurait
voulu prendre ce petit bout de femme trop adorable et déjà trop mure pour son
jeune âge, qu’il adorait tellement. Il aurait voulu lui faire le plus gros des
câlins qu’il puisse exister mais il ne le pouvait pas encore. Il n’était pas
encore redevenu un homme entier comme avant et il lui dit tout bas : « mon
petit amour, reprends le et ne dis rien à ta maman ! J’ai encore besoin de
me soigner avant de dire la vérité à ta maman ! Va vite vers elle mon
ange, je sauverai BYRON même si pour ça je dois souffrir plus ! Va vite
vers elle ! Je t’aime petit trésor de ma vie ! »