Comment s'y prendre avec une amie envahissante ?

Je vous explique le problème et la situation...

J'ai une amie à qui je tiens énormément, mais elle passe le plus clair de son temps à me faire comprendre que je lui pèse. La plupart du temps elle m'explique qu'elle n'a pas le temps de me répondre, que je peux lui écrire mais qu'elle ne répondra sans doute pas et je peux rester des semaines voire des mois sans aucune nouvelle. Là c'est probablement de ma faute et je suis sûrement lourd aussi. Ce qui me choque remonte à il y a une dizaine de jours : elle est venue me parler pour prendre de mes nouvelles, pour savoir comment j'allais. Elle a commencé à s'intéresser à moi et mon état comme ce n'était plus cas : elle a demandé si j'avais des examens, si oui quand, est-ce que je prendrai des vacances, etc.

J'ai vraiment cru qu'elle s'inquiétait et voulait prendre des nouvelles. En réalité, je me suis bien fait avoir : elle rédige son Mémoire qu'elle doit rendre au mois de septembre et je suis arriver à la conclusion que toutes ses questions ne lui ont servi qu'à calculer mon "temps libre" pour savoir si je pouvais l'aider dans la rédaction et la reformulation. Et à peine ai-je sous-entendu que oui, je voulais éventuellement bien lui rendre service, elle m'a envoyé ses documents par mail.

C'est la troisième fois qu'elle me fait le coup. Je l'ai d'abord aidée dans un travail d'économie, ensuite dans son rapport de stage et à présent c'est le Mémoire.

À chaque fois, elle m'a demandé un peu d'aide et j'ai fini par rédiger des chapitres entiers dans ses travaux. Bref ça m'a pris un temps fou et cette fois-ci, je lui ai bien fait comprendre qu'il n'était pas question de me faire avoir. J'ai dit que j'étais prêt à lui accorder un peu de temps jusque demain, mais qu'après, j'avais mes examens à préparer.

Au départ, j'ai reçu un document de 8 pages avec les quelques paragraphes à revoir. Quelques paragraphes sur 8 pages, ça me paraissait faisable et donc j'ai accepté. Seulement, chaque jour depuis une semaine elle m'a renvoyé un nouveau document avec des modifications, et aujourd'hui, ses 8 pages sont passées à 16 !  

Ce n'est pas tout - son travail concerne le cerveau et je me suis rendu compte que certaines explications étaient incomplètes, qu'il y avait manifestement des incompréhensions dans la théorie. Or je n'y connais rien moi : je voulais bien RELIRE, mais je me retrouve à devoir faire des recherches sur ce domaine où je ne connais absolument rien afin de lui expliquer ce qu'elle semble ne pas avoir compris dans ses cours ! Ça fait trois jours que j'essaye de comprendre le rôle de l'hypothalamus et de l'hypophyse pour le lui expliquer alors que je devais à la base "juste" revoir quelques paragraphes.

Je n'ai pratiquement rien fait d'autre que l'aider ces trois derniers jours, et ce n'est pas tout : hier, à force de recevoir des documents toujours plus volumineux et à force également de coincer sur toutes mes lacunes dans le domaine du système nerveux et des hormones, je lui dit que je n'aurais jamais fini pour jeudi (demain). Sa réponse m'a révolté : elle m'a dit tout naturellement "Ah ben c'est toi qui t'impose ce délai, moi je ne t'ai jamais forcé à finir pour jeudi !".

Bref, à l'écouter, c'est de ma faute en plus ! Oui, c'est moi qui me suis imposé ce délai. Mais je lui avais clairement expliqué qu'après jeudi (donc demain), je devrai me mettre à préparer mes examens qui tombent tous aux alentours du 20 août ! Alors oui : en théorie elle ne m'a pas imposé de délai, mais elle sait pertinemment qu'après cette date je mets mes révisions en danger. C'est pour cela que je voulais en avoir fini d'ici demain. Je trouve complètement hypocrite et blessant qu'elle ose me répondre "Moi je ne t'ai pas imposé ce délai, c'est toi". Indirectement, elle me l'impose et elle le sait très bien... Donc ça me choque qu'elle puisse presque m'engueuler pour ça.

Et ce n'est pas tout. Elle ne supporte pas mes reproches et commence carrément à me faire des sous-entendus du genre "ça fait 13 heures de suite que je travaille, j'aurais bien voulu manger, mais tant pis hein..."
J'ai vraiment envie de lui répondre que je m'en fous, au risque de paraître brutal et insensible. Elle, elle ne me demande jamais si je suis fatigué, si j'en ai marre, si j'ai envie de me reposer ou si j'ai mangé ! Et je ne lui fais pas sentir alors qu'elle ne se gêne pas.

J'ai vraiment le sentiment qu'elle a l'air d'oublier que c'est SON travail et qu'en attendant je ne fais rien pour moi (repos, loisir ou travail). C'est tout juste si je ne le vis pas comme si je le lui devais. J'ai tenté de lui faire comprendre que ça n'allait à aucun niveau, que j'étais super tendu. Elle me répond juste qu'elle l'est aussi, donc que je dois arrêter de me plaindre car elle en souffre autant. Sauf qu'elle n'a que son travail. Tandis que moi je me farcis le sien ET le mien.

Le comble de l'ironie, c'est que demain elle part en vacances en sachant très bien que moi je n'en ai pas pris et que j'en aurai pas le temps. Dans son monde, elle se repose quand elle en a marre mais elle ne semble pas se soucier de moi.

Ce que je déteste aussi, c'est sa façon de retourner la situation. C'est MOI qui l'aide à faire SON travail et elle arrive à presque prétendre que c'est l'inverse. Par exemple ce matin, elle m'a dit sur MSN "maintenant je te laisse continuer, je me déconnecte et je me reconnecterai plus tard si tu en as besoin". J'ai vraiment le sentiment qu'elle me rappelle sa "générosité" d'être là si j'en ai besoin alors que je l'aide à faire son propre Mémoire !

Elle m'avait déjà fait la même chose avec son travail sur l'économie et son rapport de stage, et franchement j'hallucine tellement elle a l'air de croire que c'est normal. Oui, elle se déconnecte, elle se repose, elle part en vacances et moi je dois me démerder avec son travail. Et tant pis si je n'ai pas fini demain, ce n'est pas grave car elle a "l'extrême bonté" de ne m'imposer aucun délai. Sauf que la quantité de travail a en attendant doubler et qu'en plus, j'ai aussi mes examens après.

Autant dire que je le vis très mal. J'avais bien précisé que je n'y passerai pas tout mon temps, mais c'est pourtant le cas depuis trois jours. Elle a l'air de considérer que comme j'ai la capacité de comprendre vite (c'est elle qui le dit), je lui DOIS cette aide. Elle n'est pas foutu de m'expliquer ses cours pour m'aider à l'aider ; c'est à moi de le faire et je trouve que c'est vraiment  le monde à l'envers.

Ce qui me révolte et qui me dégoûte le plus, c'est qu'entretemps, elle n'arrête pas d'envoyer des mots gentils. Mais je n'y ai droit que quand je l'aide. Autrement elle peut m'ignorer pendant des mois où je n'existe pas. Je précise qu'elle, elle ne m'a jamais aidé dans le moindre travail.

Bref, j'ai vraiment le sentiment de me faire avoir et je ne sais pas comment lui faire réaliser qu'elle abuse. Je me demande si elle le fait exprès, si c'est moi, ou bien si elle ne s'en rend carrément plus compte.

Je l'aime énormément, mais honnêtement je me retrouve en train de la mépriser et de la haïr tellement ses remarques et sa "déresponsabilisation" me choquent.

Sébastien.

Sébastien, je viens de lire le récit de ta mésaventure avec ton "amie"... Je mets les guillemets, car cette personne se comporte plus comme un parasite que comme une amie... Tu as l'air de t'en rendre compte, mais tu ne sais pas quoi faire...

Avec ce genre de personne, de mon humble avis, il n'y a pas 36 solutions, soit tu t'écrases au détriment de toi et de ton travail, soit tu jettes. Je sais, ça peut paraître brutal, mais tu sembles être dans une voie sans issue. D'expérience, je peux te dire que ça ne mène nulle part. J'ai jeté également des pseudo amies qui ne savaient me contacter que lorsqu'elles avaient besoin de moi et en plus, se permettaient de critiquer dans mon dos. Bien sûr, je me suis faite passer pour la mauvaise, mais ce genre de persifflage ne m'atteint pas. Et quel sentiment de libération une fois que j'ai arrêté de jouer les bonnes poires ! Savoir dire NON aux parasite, c'est aussi une façon de se respecter.

Maintenant, si tu es très engagé affectivement avec cette personne, je comprends que ça puisse te sembler difficile. Mais ce genre de personne qui se comporte comme si tout lui était dû, avec un égoïsme frôlant le cynisme, perso, je ne supporte plus. A toi de voir.

Quoi qu'il en soit, qu'elle que soit ta décision, bon courage.

 

Merci pour ta réponse. Disons qu'avant j'étais du genre à tout accepter par "amour" ou par "amitié", mais comme on on dit en Belgique Trop is te veel !

Dialogue de sourd en plus (moi en rouge) :

Spoiler:

Ca, c'est juste se faire parasiter par quelqu'un qui a parfaitement compris que votre affectif vous porterait à lui rendre service. Et une fois le poisson ferré, on mouline et on le ramène. Mais une fois sur la berge, on ne le câline pas, on le bouffe. C'est peut-être un peu cru, mais si cette personne éprouve pour vous des sentiments d'amitié ou plus, elle doit comprendre que vous mettiez le holà pour ne pas mettre en péril vos propres études. Si elle ne le comprend pas, c'est quelqu'un qui ne vaut pas la peine que vous lui accordiez cette amitié.

Je suis peut-être un vieux paletot, mais j'ai connu ça aussi. Si on essayait de m'exploiter et que je m'en aperçoive, je coupais tout de suite. Gentil oui, mais pas couillon.

D'accord avec toutes les réponses. De toute façon, même si je n'avais rien à faire, ça ne signifie pas pour autant mon temps lui appartient et que je dois de fait l'aider.

J'ai quand même trouvé ses réponses ahurissantes. J'ai vraiment le sentiment que c'est moi le méchant ou l'hypocrite dans l'histoire. Elle a toujours une manière de se dédouaner "ah ben t'avais qu'à pas..."

Quant aux sentiments, je ne sais plus ce que j'éprouve. Juste que je suis incapable d'accepter quoique ce soit quand on me traite ainsi.

Je ne vais pas t'en faire des tartines, tout a été dit plus haut : ton amie n'en est pas une, c'est une profiteuse.

Tu n'as pas à te sentir mal vis à vis d'elle.
Tu lui dis au revoir, définitif, et tu tournes la page.

Que t'apporte-t-elle à part des problèmes et des travaux à la pelle ?

Parasite. Ce mot me plaît bien et définit le personnage.