Que faut-il pour être heureux
Sous ce ciel qui n'est pas toujours bleu,
Est-ce que les mots emplis d'amour
suffisent-ils à embellir nos jours...
Que faut-il pour être heureux
Quand le temps a perdu son précieux,
Quand les regards, les mains tendues
n'appellent qu'à une fuite éperdue...
Mon esprit abandonne le monde,
s'enfermant dans de sombres catacombes
où il pense retrouver des restes d'un "lui",
d'une ombre, d'un souffle qu'il a trahi...
cette question... ai-je emprunté les bons couloirs
pour ne me retrouver que face à ce miroir,
A contempler, parfois à pleurer sur cette image
Qui ne semble, aujourd'hui, n'être qu'une cage...
J'ai cherché, un temps, à fuir, à m'échapper,
m'accrochant tristement aux barreaux d'une identité,
d'une façon, d'un semblant d'être, de vivre,
Qui faisait de moi un homme aveugle, mais "libre"...
"Liberté"... un mot qui ne veut rien dire, faux, prétentieux,
Qui offre du rêve, de l'espoir, qui se prête à ce jeu
de l'être, du devenir, de ces pensées typiques et universelles
nées de nos peurs de n'être qu'éléments superficiels...
nous croyons dépasser, échapper à la classe animal,
comme si cette dite "intelligence" et dignes morales
s'élevaient au delà de cet instinct de vivre son temps
Sans préjugés, sans distinctions, sans faux sentiments...
Mais pourquoi m'aventurer et me perdre dans ces questions,
Elles sombrent dans l'inutilité de stupides réflexions;
je suis perdu dans les variables d'une pâle existence,
je ne sais plus à qui, à quoi donner de l'importance...
Plus le désir, le besoin de communiquer, de savoir,
ma vie s'exprime à travers ce grand déversoir
Qu'est la poésie, cette ridicule expression de l'esprit
Qui tente par les mots de libérer des démons mal définis...
Que fau-il pour être heureux
Quand la notion de temps n'a plus d'enjeux,
les yeux rivés sur ce ciel, voient-ils autre chose
Que cette marche forcée qui à nous s'impose...
Et je me laisse aller à ce rêve étrange,
Cet homme assis face la mer que rien ne dérange,
Un enfant près de lui, gardien de son silence,
Et moi... m'approchant....curieux de cette transe...
Que fait-il, ce vieil homme, face à cette immensité,
Que peut-il donc voir ainsi, les yeux fermés;
mais mes mots sont inutiles... l'enfant me dit:
"chutttt...Monsieur...voyez...il regarde sa vie..."
cette page s'écrit ainsi, sans autre prétention
Que de délivrer de vagues et insipides impressions;
franchirez vous les obstacles de ces droles d'égarements,
ou fermerez vous la porte au mystère d'un moment...
Il n'y a pas d'importance à demeurer incompris,
Ni même à écrire seul, face à soi-même...
les écrits iront se fondre parmi d'autres récits,
Et demain je me perdrais, encore,dans le même thème...
Que faut-il pour être heureux...
Que faut-il pour être heureux...