Deuil de mes sentiments
perdus
dans les flots de mes larmes
éperdues de t’avoir trop désirée,
d’errer en ce trop je-ne-plus-quoi-penser…
Las
de ce que je ne peux davantage donner, épuisé
de ce que je ne puisse plus
attendre,
je laisse sur l’écume des vagues
cette attendrissante tristesse,
ces tessons d’amour et de
désir que ma folie de toi ont brisé en moi.
Alcools,
femmes,
folies,
tiercé dans l’ordre qui ne me laisse,
enfin,
que le désordre, je combine avec mes souvenirs,
les moyens de moins
penser à toi, de ne plus t’imaginer
dans ses bras,
de ne plus entendre
tes soupirs
perdus
dans vos ébats si peu déconvenus…
Bouteille
vide
que j’abandonne
à son sort sur le ressac de la marée
montante de mes larmes, bouteille-témoin
va à l’azimut
déclamer
ma flamme qui ne s'éteint pas
d’une passion
dévorante, dérisoire
et risible !
Bouteille vide
le fiel et le suc,
à la fois,
de mes sentiments abandonnés
en ton fond
à celle que j’ai cru aimer… et à tous
ceux qui
ne comprennent rien
à mes larmes : j’explose
un cri de désir
encore
et
encore
inassouvi !
Je respire et m’enivre
de ce parfum de printemps que l’aubépine trace
sur les bords
de mon fleuve
de pêchers oubliés
qui se rappelle à mon souvenir et
laisse sur mes lèvres
un drôle de sourire…