Un cœur triste ne peut écrire allègrement
La joie a disparu de son vocabulaire
Celui qui porte en soi de nobles sentiments
Il me semble qu’il doit davantage te plaire
C’est pourquoi mon poème ne saurait te distraire
Car les mots qui me viennent sont lugubres et m’écœurent
Vois au bord de mes yeux les larmes qui affleurent.
Je sais que tu pourrais me blâmer durement
Mais mon âme a souffert, que puis-je donc y faire ?
Je ne saurais mentir quand mon cœur est en sang
Et mon chagrin d’amour devenu légendaire.
Mais je ne peux rester toujours célibataire :
La vie est infernale, seule dans ma demeure
Vois au bord de mes yeux la larme qui affleure.
S’il te plaît, je t’en prie, à genoux, humblement
Partage ma douleur, souffre de t’y complaire
Accepte que mes maux s’expriment simplement
Que la chance me fuie, le sort me soit contraire
Que seuls les malheureux, les vieux, les grabataires,
Ceux qui sentent bientôt venir leur dernière heure.
Voient au bord de mes yeux la larme qui affleure.
Moi qui l’ai tant aimé, qui amoureusement
Lui ai offert mon cœur sans aucun commentaire
Comment peut-il fermer le sien obstinément
Ne découvrir en moi qu’une femme ordinaire ?
Quel malheur de rester une âme solitaire
Comment puis-je ignorer les pensées qui m’effleurent
Quand au bord de mes yeux tant de larmes affleurent ?
Depuis plus de dix ans j’aime secrètement.
Ma douleur est immense, ma peine est exemplaire
Impossible pour moi d’écrire joliment
Comme celui qui jouit d’un amour salutaire.
Je suis triste à mourir, seule dans mon repaire
Et je pense aujourd’hui que l’amour est un leurre
Car au bord de mes yeux tant de larmes affleurent.
Je rumine ma peine et pense au grand tourment
Que je dois endurer. Mais est-ce nécessaire
De souffrir le martyr irrémédiablement
D’infliger à ses proches cette vie si précaire.
De s’enfermer dans une chambre mortuaire
Attendant qu’avec moi toute la maison pleure
Quand au bord de mes yeux tant de larmes affleurent.
Que celui qui sait bien que son amour l’attend
Me pardonne de n’être pas aussi débonnaire
De ne savoir parler du sourire des amants,
Des baisers échangés sous la clarté lunaire
Par deux êtres espérant leur amour centenaire
Avant de disparaître pour une vie meilleure
Sans qu’au bord de leurs yeux aucune larme affleure.
Myrrha-El 08/10/2011