Faut-il mourir ou vivre?

Je marche dans la rue perdue dans les ténèbres
Sans penser un instant où conduisent mes pas,
Autour de moi s’étirent mille pensées funèbres
De celles qui me font penser à mon trépas.

Je souffre dans mon corps, je souffre dans mon âme
Et les doigts de la mort s’agrippent tout puissants
À mes reins, à mon sang, à mon cœur qui s’enflamme ;
Grimaçant de douleur, j’avance en trébuchant.

Progressant lentement sur le chemin de ronde
Je cherche des raisons de vivre encore un jour
Dois-je encore me battre, chaque heure, chaque seconde ?
Ou dire « J’ai atteint le point de non-retour » ?

Vaincre la maladie ou fermer les paupières
Et attendre la mort qui viendra me chercher
Ma raison ne sait plus ni l’art ni la manière
De sortir de la vie ou de m’y accrocher.

Au pied de la statue de Gérard de Nerval
Je m’assieds un instant, je suis si fatiguée !
Tu me rejoins enfin, sortant de l’hôpital,
Je crierais de bonheur si je n’étais droguée.

Doucement tu me parles et tu me réconfortes
Les résultats sont bons…Espoir de guérison.
J’oublie tout. Avec toi, je serai la plus forte
Rentrons si tu veux bien, ensemble à la maison.

Myrrha-El

d'un point de vue technique, dans le vers 12, j'avais d'abord écrit
Ou bien dire "j'ai atteint... en élidant le "e"
Mais j'avoue que je ne suis pas sûr que di-re soit plus joli!!

Du point de vue du fond, j'ai écrit ce poème en pensant à quelqu'un de très proche, qui devait subir une très grave opération (double greffe) et se posait la question

J'aime vraiment les 4 premières strophes. C'est vraiment bien raconté. Pour la fin, comme c'est personnel et que ça ne concerne que toi (et la personne concernée), donc je ne veux rien dire dessus.

émouvant... j'ai lu en diagonale, car c'est vraiment très poignant... j'ai lu les deux dernières strophes en entier...

J'allais dire : sans lire le poème, je dis qu'il faut vivre ! Mourir ne mène à rien !

Mais en lisant le poème, on voit bien que ça va bien plus loin que le titre le sous-entendait et j'imagine tout à fait ce calvaire, tout à fait...

merci de vos comm.
Non, ça ne concerne pas que moi!
Loin de là!

Tout le monde peut un jour être confronté à ce dilemme.
Devoir subir une greffe (de poumons, de coeur, ...) pour continuer à vivre.
Et pour cela, d'abord et avant tout, accepter l'idée d'attendre que quelqu'un meurt pour vous sauver la vie...
Ensuite, subir de nombreux examens
(ceux qui se terminent par "les résultats sont bons...Espoir de guérison")
Et enfin, accepter d'être "drogué" (par un nombre impressionnant de médicaments) jusqu'à la fin de ses jours.

Dans le cas précis, la greffe a réussi. Mais les séjours à l'hôpital restent fréquents.... C'est le prix à payer, mais "elle" pense que ça valait vraiment le coup.

merci, Linda.
J'aime toutes les formes de poésie, qu'elles soient libres ou classiques, mais lorsque j'écris un sonnet, par exemple, je m'efforce de respecter les règles... même si je n'y arrive pas toujours à cause de ma manie de "manger les e"...
Ai-je quand même ma place sur ce forum?

Myrrha-El a écrit:

Ai-je quand même ma place sur ce forum?

je ne respecte aucune règle, pourtant, j'ai bien ma place ici, alors pourquoi pas toi ?^^

plus amicalement et sérieusement : tout le monde a sa place ici, et au vu de tes poèmes, tu l'as déjà depuis un ptit moment jcrois, les autres membres te le confirmeront je pense

merci.
Je suis une éternelle angoissée!

bienvenue au club, ça m'arrive aussi d'être comme ça. Je compatis, mais on est tous là, donc fais en nous part, qu'on la tue, cette angoisse !

Myrrha-El a écrit:

Je suis une éternelle angoissée!

Je comprends mieux ne te fais pas de souci.... Soldat Bleu est un peu comme toi il aime aussi le côté technique et ça se passe très bien

Il faut de tout pour faire un monde ! Après on aime ou non chacun ses goûts; l'essentiel ici est de se faire plaisir

vivre ou..ne pas vivre...
étant donné qu'on a qu'une seule vie(en principe!),je pense qu'il faut tout faire pour s'y accrocher...si on tient à celle-ci évidemment..et si on tolère les nombreuses souffrances et astreintes qui l'accompagnent...
la maladie n'est pas facile à "gérer" pour tous,et on baisse vite les bras face aux douleurs persistentes, le manque d'espoir de guérison,la solitude...
car un malade seul face à son mal sombrera bien plus vite,et n'aura plus aucun désir de se battre...pourquoi le ferait-il....
d'où l'importance d'être soutenu,d'avoir des amis,de la famille...ils sont les piliers d'un moral fort et combattif...
mais pour celui que la vie indiffère (il y en aurait?) la réponse est vite trouvée..bien que face à la mort,on change vite d'avis...pour certains...
le malade a une feuille de route psychologique personnelle qui peut,parfois,modifier l'issue de sa maladie...
un autre sujet à débat qu'il me fallait commenter...car touché pour des raisons qui s'en approchent..
bonne soirée..

merci Misanthrop de ce commentaire.
Je crois effectivement qu'il faut être bien entouré pour accepter de vivre cette épreuve. Même si elle donne un surplus de vie, les fréquents séjour à l'hôpital (pour être sûr que tout va bien dans le meilleur des cas) demandent beaucoup de courage et la présence d'êtres aimés aide à tenir le coup.
myrrha