Chapitre V- Jours de bonheur…
C’était de braves gens, je suis allé habiter avec eux. Ils m'ont donné une petite chambre dans le fond de la cour entre la basse-cour et le puits.
Leur chez eux était situé dans la rue principale du quartier do Mojó, à quelques pâtés de maisons de la foire et de l’arrêt du bus.
Les Biné passaient toute la journée derrière le comptoir, elle faisait le travail domestique et moi le travail le plus lourd.
Je me réveillais à l'aube pour traire les trois vaches qu’ils possédaient. Après je mettais le lait en bouteilles et j'allais les déposer devant les portes des clients. Ensuite je retournais au magasin balayer le trottoir et mettre les marchandises en exposition.
Dès sept heures, je prenais le café au lait avec le pain chaud que madame Biné grillait dans le fourneau d'argile, le beurre et le fromage étaient faits aussi par elle. Après j'allais balayer la grande cour et j'emmenais les animaux, vaches et bœufs, pâturer dans le champ.
À midi, je déjeunais avec de la bonne nourriture qu'elle préparait et je retournais aux champs.
Il y avait beaucoup de travail, mais en compensation j’allais bien vêtu, je mangeais à ma faim et en plus je gagnais de l'argent.
L'après-midi je lavais la porcherie et j'arrachais de l’herbe pour les animaux.
J’étais bien traité. Le soir après le dîner, sur la table de la cuisine à la lueur d'une chandelle, Madame Biné m'enseignait à lire et à écrire, pendant que Monsieur Biné sommeillait sur sa chaise à bascule. À neuf heures du soir, je regagnais ma petite chambre, mais avant j'avais droit à un bon goûter. Ils étaient la famille que je n'avais pas eue et j'ai vécu avec eux trois ans.