A l'ombre des mots & Les Collections Éphélides La magie de la poésie |
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| L'aïoli | |
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Invité Invité
| Sujet: L'aïoli Lun 18 Juil 2011 - 19:06 | |
| "Aïoli !" Mot sonnant comme un salut gaillard ! D'Avignon à Marseille il est un étendard. Emblème culinaire en terre de Provence, Il engendre gaieté, amour et pétulance. Pour unir ceux qui l'aiment, il est avantageux Tant son parfum puissant éloigne les fâcheux. L'aïoli est en soi un éloquent symbole Des valeurs du pays où court la farandole: L'or de l'œuf est fortune, rondeur, fécondité, L'ail est puissance mâle, santé, virilité Quand à l'huile d'olive, impériale maîtresse C'est elle l'unité, l'harmonie, la richesse. L'aïoli est parfait quand lou trissoun ten dré Quand le pilon de bois, dans la sauce dorée, Tient droit comme Priape, redoutable et vainqueur, Dans l'onctueux parfum qui chavire les cœurs. Parmi celles connues au pays des cigales, Je vous dis la recette me semblant idéale. Pour que votre aïoli soit de bonne facture, Tout doit bien être à la même température : L'huile, l'ail et les œufs, le mortier, le pilon Sont préparés la veille, ou le matin, selon Que vos invités viennent ou dîner ou souper: Car voilà un travers qu'il convient d'éclairer : On n'est pas dans le nord, c'est à midi qu'on dîne Et le soir que l'on soupe en terres comtadines! Pour six convives, il vous faudra six gousses d'ail, Dont on ôte les germes pour faire un bon travail. Deux jaunes d'œufs bien frais, du sel, du poivre blanc, Beaucoup de jus de coude et un pichet de blanc. Le vin, dans l'aïoli, ce n'est pas pour la sauce... Mais pour le cuisinier dont la soif est très grosse ! À l'aide du pilon, dans un mortier de marbre, On écrase en pommade ail et sel, sans palabre. On met les jaunes d'œufs et on tourne, et on tourne : Qu'aucune distraction, jamais, ne vous détourne, De la rude besogne pour bien tout mélanger. Puis laisser reposer dans un coin ombragé, Juste le temps de boire deux ou trois bons canons Avec quelques collègues, devant le cabanon. Reprenez l'appareil et coincez le mortier Entre les deux genoux, et serrez volontiers. Eloignez les badauds et concentrez-vous bien, C'est là que ça se passe : ou c'est tout, ou c'est rien! Commencez à verser votre huile goutte à goutte En tournant de bon cœur, d'un seul sens, on s'en doute. En suivant la recette très rigoureusement, L'émulsion doit se faire assez rapidement. Quand l'aïoli a pris, versez en fin filet La bonne huile d'olive (mais pas sur le gilet !) Gardez le mouvement régulier jusqu'au bout Ne pas mollir surtout. Arrêter, c'est tabou ! Si elle est réussie, elle doit être épaisse, Onctueuse, dorée, mais pleine de finesse. Le pilon, en son sein, tient droit sans se vautrer. Présentez le chef d' œuvre, quand "lou trissoun ten dré" !* Traditionnellement, l'aïoli accompagne La morue dessalée, seul poisson des campagnes. Qui a trempé deux jours dans de l'eau fraîche et claire, Que l'on change souvent sans souci des horaires. En de belles portions, il faudra la trancher, Juste avant de servir, on la fera pocher. Faire bouillir d'avance œufs durs et escargots, Du chou-fleur, des carottes et de verts haricots, Des patates, bien sûr, en brave quantité, Que pas plus que les œufs il ne faut éplucher. Servir le tout bien chaud dans des plats séparés, Et, trônant au milieu, l'aïoli vénéré. Que boire ? Depuis toujours, la question est ouverte. Sur ce point important, la Provence concerte : Du rouge, du blanc sec, ou même du rosé ? Peuchère ! Avec ce plat, peut tout écluser ! Pour 12 personnes :Pour la sauce: - six gousses d'ail, blanc de préférence, desquelles vous enlevez les germes - deux cuillerées à café de sel fin - quelques tours de poivre blanc du moulin - deux jaunes d'œuf, - trois quarts de litre d'huile d'olive vierge extra (de laVallée des Baux, par exemple).Attention: faites en sorte que tous ces ingrédients soient à la même température. C'est primordial pour prévenir tout ratage (on dit alors, si ce malheur arrive, que l'aïoli a "cagué"). Pour le plat: - un kilo de morue sèche que vous ferez dessaler - un kilo de carottes, - un kilo de haricots verts, éventuellement quelques betteraves rouges - douze œufs durs - trois douzaines d'escargots de mer (les "bioù", escargots dont la coquille présente des cornes), trois douzaines d'escargots des garrigues provençales - 3 kilos de pommes de terre cuites à la vapeur. * "le pilon se tient droit". |
| | | jeancharles Flamme du forum.
Nombre de messages : 3073 Age : 58 Localisation : abbeville Date d'inscription : 03/03/2009
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| Sujet: Re: L'aïoli Lun 18 Juil 2011 - 19:51 | |
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| | | Mustang Flamme du forum.
Nombre de messages : 10045 Age : 46 Localisation : Oui... Date d'inscription : 26/11/2010
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| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'aïoli Lun 18 Juil 2011 - 20:38 | |
| De rien, "pitchoun", on sait de quoi on parle ! Et ça pareil, collègue... - Spoiler:
La Camargue aux Camarguais> La Camargue quèsaco ? 26 mai 2011 La pause du gardian Alors que le beau temps s’installe doucemanet, les taureaux reviennent à la civilisation. Oh Macarel, ils reviennent de loin les bougres, là-bas dans leurs pâtures depuis tout l’hiver ! C’est très tôt le matin, à l’aurore, que les gardians s’équipent de leur ficheiroun pour ramener et trier les biòus. Ils sortent les bêtes des sansouires, ils pratiquent l’engasade, pour traverser les roubines et galopent ainsi pendant des heures pour regagner les prés de la manade et préparer les bêtes… Supporter la rudesse de cette besogne, c’est la « Fe di biòu » ! Hors des sentiers battus touristiques, nos gardo- besti se rassemblent aux cabanes pour la collation du matin. Les bêtes doivent se reposer, elles s’abreuvent et arranquent un peu de salicorne ici et là. La cabane, c’est une petite chaumière au toit de sagnes, dont les murs sont blanchis à la chaux. La toiture aux formes arrondies surplombée d’une croix, est concue pour résister aux rafales du mistral. Une construction rustique, avec les matériaux et les végétaux du païs pour limiter les coûts et faire de cette humble demeure le petit paradis préservé des gardians. Seuls au monde, la nature à l’état sauvage, les biòus, li chivau… Alors que les braises du feu sont prêtes, l’odeur du misson qui cuit attise l’appétit de tous. L’heure est à la rigolade, aux débats, et aux manjaïres. Saucisses, fromage, chocolat, le café bien noir, et le petit canon, le tout servi à la fraîche du matin! Les roumégueurs s’enfadent à vau-l’eau, les couillonnasses déconnent, les ibrougnasses s’ensuquent, les dormiasses ronquent, , c’est la pause du gardian… « On n’est pas bien là, le matin de bonne heure, fatche de con, y’a degun ! Pas un casse couille, on quand même mieux ici qu’en ville ! » Le F.L.I.C (Front Indépendant de Libération Camarguais)
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| | | Linda Flamme du forum.
Nombre de messages : 14021 Age : 52 Localisation : Là où je ne veux plus me cacher.... Date d'inscription : 14/03/2008
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| Sujet: Re: L'aïoli Mar 19 Juil 2011 - 12:39 | |
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| | | Mustang Flamme du forum.
Nombre de messages : 10045 Age : 46 Localisation : Oui... Date d'inscription : 26/11/2010
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| Sujet: Re: L'aïoli | |
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| | | | L'aïoli | |
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