La mousse recouvre les rochers tel un tapis
L'eau s'écoule et file entre les herbes vertes
Son corps couleur porcelaine allongé, si joli
Cette nature luxuriante est son tombeau, sa perte
Ses cheveux ébènes sur Artémis, étalés
Pour seules larmes la rosée matinale
La belle n'aura connu de l'être aimé
Que la lame traversant sa peau impeccable
Nymphes, Elfes, Korrigans prenez cet enfant
Emportez avec respect cette vierge née princesse
Déposez sa dépouille au pied de ce torrent
Le courant la guidera en un lieu sans promesse
Que chacun s'abstiennent de la suivre
Sous peine d'être condamné à errer
Sans passé, sans présent, sans avenir
Invisible aux yeux des vivants pour l'éternité
Que la nature soit son dernier domaine
Quiconque osera troubler son repos mérité
Pour châtiment sera occis par celui qu'il aime
Ainsi le tombeau de la belle sera protégé
Flotte au gré de l'eau ma toute belle
Qu'Ymir te porte de ses bras à ton destin
Que le vent te pousse vers d'autres éternels
Laisses-toi guider sur le sentier de ton futur divin