Bédouines..
Dans le désert de sable où chantent les bédouines
Coule soudain l’oued sorti des mains d’Allah
Les hommes sont absents et dans certaines rimes
On saisit des propos sur leurs derniers ébats.
Certaines ont dénudé leurs épaules aussi lisses
Que les galets qui bordent le ruisseau vivifiant
Il en est audacieuses qui découvrent leurs cuisses
Le jeune Mohamed sent bouillir tout son sang.
Djémila la plus jeune a en levé son voile
Elle défait ses cheveux qui coulent sur son dos
Sur son cou on peut voir tatouée une étoile
Qui disparait dans l’onde où plongent ses yeux clos.
Sa chemise a glissé et ses seins à la brune aréole
Se tendent vers le ciel durcis par le désir
Aura-t-elle la chance qu’en noces elle convole
Avec le touareg qui reçoit ses soupirs.
Derrière un palmier Mohamed en souffrance
Observe son corps nu doré par le soleil
Il hâte que meure sa sombre adolescence
Pour goûter à loisir à ces beaux fruits vermeils.
Djémila abritée parles palmes et leurs feuilles
Revêt sa croupe ronde de tissus chatoyants
Elle rêve à l’instant où l’homme qui l’effeuille
Soit celui qui en rêve est déjà son amant.
Les yeux ornés de khôl elle remet ses bijoux
Sa bouche aux lèvres pleines appellent le baiser
Elle a mis du henné sur ses mains et ses joues
Et scrute la poussière d’où naissent cavaliers.