Papa….
A la maison enfants fallait l’appeler le père
Le sien nous disait-il il l’appelait ainsi
Nous nous aurions voulu tout comme notre mère
Qu’il nous permit un jour de l’appeler papa.
Le soir quand il rentrait grand-mère nous disait :
Allez mes chers enfants l ‘embrasser maintenant.
Il était imposant et vécu comme un sage
Il voulait qu’on le soit jamais l’avons été
Mon frère et moi étions des mômes de quartier
Avec les ritals on se prenait à la castagne
Pour un simple regard les immigrés d’Espagne
Vous serraient dans un coin et vous mettez en sang.
On ne se plaignait jamais heureusement maman
Fragile comme une orchidée avec ses boucles brunes
Nous serrait dans ses bras et ses baisers si doux
Enjolivaient la vie de notre pauvre enfance.
Le vieux travaillait dur et n’était pas violent
Etait-ce la pudeur qui l’empêchait de dire :
Je t’aime mon enfant et je suis ton « papa »
Ce mot je l’ai haï dans la bouche des copains
Je l’ai même rayé de mon vocabulaire
Jusqu’à ce qu’à mon tour je devienne un père
Et que mes trois garçons le prononcent pour moi.
Un mot dans une vie peut être dérisoire
Mais il peut transformer tout le sens d’une histoire
Deux syllabes sacrées témoins de l’existence
Qui forme un mot d’amour dans notre tendre enfance
Peu avant qu’il s’en aille je l’ai pris dans mes bras
L’hercule affaibli léger comme la paille
A pleuré lorsque caressant son front j’ai dit:
« je t’aime mon papa. »