Babylone brûle
Mon esprit qui calcule et analyse les faits avec raison
Et mon cœur qui relativise ses données avec passion
Là mon corps se révolte, se divise et fait sécession
Babylone brûle au feu de mes émotions
Telle une rose qui se meurt à l'aurore du jour qui naît
Alors que sa corolle ne s'est pas encore éclose
Tel un cœur cultivant sa nécrose et qui s'y complaît
Mon corps qui s'agite d'une folie amoureuse
L'écho d'un amour qui n'est pas, mais pourrait
Réveiller le sentiment d'un instinct de survie
Le murmure dans le vent d'une chanson choisie
Comme le rappel constant de l'absence de sujet
Ton absence coule dans mes veines comme un poison
Qu’emporte ton silence criant la haine de mes émotions
Et j’implore à genoux ta clémence dans nos relations
Babylone brûle à la sentence de ta décision
Dans ma tête et mon corps c’est le bordel organisé
Et mon cœur, en son for, s’est alors désolidarisé
Rien à faire d’un décor où tout est déshumanisé
Rien à faire d’un rapport où tout est normalisé
Par le dégoût de tout ce qui est morne, uniforme
Coulé dans le même moule, figé dans le même sens
L'envie qui se fait crapule franchissant cette norme,
Qui va à la recherche d'un semblant de vrai sentiment
L'envie impotente que nul ne ressente ce cri lancinant
Qui n’arrive pourtant pas à dépasser le niveau du larynx
Cette douleur continue qui consume mon esprit latent
Babylone brûle comme anéantie par l'énigme d'un sphinx
Sourde à l'appel d'un cœur qui ne demande qu'à aimer
Mais encore faut-il qu’on en comprenne le vocabulaire
Car le cœur a une bien étrange façon de s'exprimer
Pour accéder à son Paradis, il faut traverser l'Enfer
Mettre de l'ordre dans ce désordre, bousculer les interdits
Conquérir les sommets et sonder les abysses de l'esprit
S'abandonner aux brûlures acides des tempêtes du temps
Pour reconnaître, lucide, la ciselure dans les vagues du vent
Sur le flanc de cette montagne ou au fond de ces vallées
Sur la crête de cette dune millénaire qui impassible avance
Enfouissant rapidement sous son sable les plus belles années
Babylone brûle de cet oubli téméraire qui fait taire la conscience
Dépasser le carcan des lois, l’absurde des tabous
Abolir, dans le cœur, ce mélange de méfiance
Pouvoir exprimer son émoi pour enfin se livrer nus
En toute liberté, en toute confiance
Et....Et mourir d'envie de te dire ces mots que tu attends impatiemment
Dans l'absence de ces nuits obscures. Ces mots qui pourraient changer le décor
Mais ces mots sont si profondément enfouis dans ce lourd silence de mort
Que je me débats afin que mon cri muet puisse faire vibrer ces sentiments
Jusqu'à ce que la résonnance vienne briser ces chaînes
Qui m'empêchent encore de te déclarer mon amour
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de frontières, plus de murs
Pour cultiver dans l'esprit ces relents de haines
Mais auras-tu la patience ? La force d'aimer ?
Contenir cette violence qui tend à nous enflammer ?
Adoucir ces douleurs qui lentement nous consument
Seras-tu à la hauteur de ces valeurs qu'elles assument ?
Afin de ressentir le soupçon d’une petite étincelle de vie
Dans la froidure de ce corps qui lentement se meurt d'agonie
Loin de Celle qui pourrait le faire sentir un instant vivant
Babylone brûle le temps d'avouer mes sentiments
Au risque de damner mon âme aux flammes d'un enfer, à jamais maudit
Au risque de te perdre dans les limbes d'un futur imaginaire, je te le dis
Tu es au coeur de mes envies, au nexus de mes chimères
Tu es, du carrefour de ma vie, la seule, unique artère
Je te dirai les mots creux ceux qui blessent le coeur
Les mots acides pour réveiller ton esprit
Les mots candides pour que tu voies l'horreur
D'un amour en fin de vie
Ces mots qui arrachent des larmes aux pierres
Qui bordent le sentier de ta belle âme en pleurs
Jusqu'à pouvoir franchir les barrières
Qui nous séparent du bonheur
Je veux qu'on me prenne, qu'on me lâche, qu'on m'apprenne les attaches
Qu'on libère les pulsions qu'on étouffe la raison, je veux vivre de sons
Abolir le silence, domestiquer ton absence, t'aimer sans relâche
Me noyer dans tes courbes soyeuses, me brûler au feu de tes passions
Humer le parfum de ton corps, jusqu'à en être ivre et en vouloir encore
Et encore
Et encore
Et encore……… Tant que Babylone brûle ou jusqu'à ce que je meure