- Adelaïde a écrit:
- que dire, que dire ?
Quant au pourquoi de ce choix... va savoir.
Est-ce un signe ?
Je flânais insouciant après une longue période d'abstinence magipoétique.
Et voilà que scintille comme un appel ce prénom enchanteur, évocateur de mystiques et intérieures pérégrinations d'adolescent.
Porté par une rose-avatar au subtil parfum, mais marqué du sceau d'un implacable sortilège jeté par l'ensorceleuse Muette.
Ne crains rien fleur meurtrie, ce jour je serai ton Amphitryon prodigue, ton Stentor tonitruant, le héraut porteur de ta Flamme, ta Lumière éclairant ton sentier de ronces...
Pour confier que je fus aussi victime d'un sort malin qui me jeta pantelant aux pieds d'Adélaïde. Celle qui arpente encore les arcanes de ma mémoire hélas ! toujours vivace.
Elle était là, proche et lointaine dans sa tour de BURLATS. Proche, car j'habite CASTRES distant de deux lieues. Lointaine, car elle était fille noble, belle et altière ; j'étais en culottes courtes, sorti du ruisseau. Elle était instruite et adulée, et n'entendait pas les suppliques que je lui dédiais désespérément :
- Citation :
- Vous avez en partage
Savoir, noble dignité,
Attraits divers, doux langage,
Air charmant, vive gaîté ;
Et dans l'heureux sentier que vous daignez choisir,
Toute beauté pâlit dès que l'on vous voit paraître,
Sous vos pas légers on voit naître
La joie et le plaisir.
(il n'est pas exclu que, emporté par la fièvre lyrique, je n'aie pas fait usage de quelques emprunts littéraires...
)
J'avais 12 ans et des boutons. Mystérieuse comme Mélusine, elle en avait 799, car née en 1155. Mais on ne rivalise pas avec un Roger Trencavel redoutable, encore moins avec un roi d'Aragon.
Mais elle est toujours là, près de mon cœur, au milieu de sa cour d'amour où chantent les troubadours. Le rêve de l'enfant abolit le temps et l'espace, ne laissant la place qu'au merveilleux et à l'inaccessible.
Ami Adelaïde, tu connais maintenant une partie de cette chantefable que ta discrétion attention pourra saisir. En recevant la révélation de ce noble prénom, le charme s'est rompu et les chaînes qui te retenaient prisonnier de l'ombre pernicieuse sont tombées. À présent, va, et laisse couler naturellement la paisible rivière des émotions qui t'habitent. Nul doute que ce lieu recevra avec gratitude et compétence ce que tu lui offriras.
L'heure a sonné. Il me faut remonter sur ma haridelle informatique boiteuse, en route vers l'équarrisseur. Le voyage sera long et me conduira encore sur quelques routes éthérées. Je serai bientôt là-bas, au pays de l'imaginaire et de l'impossible, au pays des merveilles d'Alice ou dans le pavillon d'Adelaïde.
Heureux celui qui sait garder éternellement ses rêves d'enfant.