Seulement je me suis mis à penser qu'il existait peut être des anges gardiens pour les chats aussi (oui parce que pour les humains je vous assure qu'il y en a sauf que vous n'êtes pas fichus de mettre les yeux dessus, il faut dire qu'ils s'amusent bien à se cacher de vous.Pour votre bien car certains qui les voient sont appelés "fous" et enfermés je ne sais où pour les empêcher de voir ces anges gardiens).
Mes derniers appels, de plus en plus faibles, étouffés par les poubelles et l'épaisseur des parois de la benne furent entendus par un jeune homme qui passait par là..Et qui trouva le courage d'affronter la puanteur, l'obscurité pour mes suppliques de vivre,encore un peu. Je ne saurais vous décrire ce moment, sa surprise et son inquiétude de percevoir une petite chose toute trempée, puante, terrifiée et tremblante.Quand à moi, j'avais eu ma dose d'humains et je voulais juste qu'il me sorte de là et me sauver loin des ces êtres bien trop affreux à mes yeux de chatons.
Néanmoins, quand il m'attrapa il me précipita contre son torse, dans sa veste chaude et je m'y senti si bien...Oui oui, vous direz de moi que j'ai été lâche mais je vous rappelle que de toute façon je n'aurai pas pu m'enfuir, car blotti contre lui je percevais toujours que mes pattes arrières refusaient littéralement de bouger.J'étais pris au piège, un doux piège certes mais je savais rien qu'au bout de quelques heures que les humains passaient du doux à la dureté en moins de temps qu'il n'en faut pour le comprendre.
Il m'amena chez lui et , là j'avoue avoir eu une chance miraculeuse car la mère de ce petit était vétérinaire..Elle prit soin de moi comme il se doit, comme elle le pouvait face à un chaton qui venait d'être séparé de sa mère, enfermé sans avoir eu de soin dans une benne à ordures mais surtout qui n'avait aucune fonction motrice à l'arrière...Et c'est bien là que ce fut le plus dur..
Pour moi en premier lieu, mon museau sentait milles choses, mon esprit curieux de chaton avait bien envie de voir tout cela de plus près mais là seule chose que je pouvais faire c'était d'être allongé là, sur le flanc et au mieux de rouler du flan gauche sur le flanc droit...Bien sur elle avait fait ce qu'il fallait et j'étais propre, nourri et au chaud..Mais c'est comme si on vous enfermait dans une cage, on décide de quand vous mangez , quand vous vous laver et juste derrière les fenêtres vous voyez mille belles choses à découvrir, mille colline à dévaler pieds nus et les cheveux au vent..Ce fut une période étrange, à la fois rassurante et vide.
Et pour elle aussi car elle n'avait jamais vu cela et il fallait bien en tant que vétérinaire qu'elle cherche comment me soigner et ne trouvait aucunes solutions.De plus , elle ne pouvait plus me garder.
Pour faire simple et rapide j'étais un beau chaton et j'avais (pardon j'ai) un satané caractère.Donc une femme m'accueillis comme elle le fait avec beaucoup d'autres pour me replacer.Sauf que tous les autres étaient adoptés.Et moi, j'avais beau me lécher les poils, étendre mes moustaches et m'appliquer à faire de beaux miaulements..et bien je ne tenais pas debout alors personne ne voulait d'un chat comme ça.
Et j'entendais souvent ma maîtresse d'adoption dire qu'il n'aurait bientôt plus d'autres choix que de se débarrasser de moi. Malgré la tendresse, le réconfort, et les câlins je savais bien ce que voulait dire "débarrasser" et l'angoisse avait gagné mon cœur. Je tentais tout pour me dresser sur les coussinets arrières encore jamais usés.Je me lançais des mots d'encouragements puisque j'étais le seul à pouvoir le faire.Mais rien n'a faire à cette période là je n'ai pas réussi le moindre miracle.Alors je sentais bien que la fin approchait. Et peu à peu je me faisais à l'idée d'aller retrouver ma maman.