Ils sont nets et ils sont clairs
Comme le givre par un soleil d'hiver
Leur apparence heureuse et prospère
Répond aux derniers critères
Ils se ressemblent à tel point
Que toute créativité s'efface
Dans leurs corps mitoyens
Ou chacun veut sauver la face
Les mêmes gestes au quotidien se répètent
Il en va de la survie de l'espèce
Il s'agit de rester bien bête
Sans afficher la moindre faiblesse
Leurs standards changent et explosent
Leur must c'est un pommé qui expose
Ses plaies comme un gladiateur
Sur les écrans des téléviseurs
Ils supputent, il discutent et ils théorisent
Comme des dromadaires qui traitent de la banquise
Mais dans un moment intime et authentique
Ils se prennent les pieds dans la rhétorique
Les succès passent et ils déclinent
Comme une herbe grasse sans racine
Prisonniers du mot, prisonniers du moi
Ils ont besoin des maux pour être en émoi
Ils croient survoler le vent
Mais cet essaim de faux frères
Une fois passé le temps
Finit six pieds sous terre