Jour et nuit
Je rêve de toi
Sans répit
Je te vois encore
Venir vers moi
Un sourire rosé
Et secret en émoi
Posé sur tes lèvres de satin,
Éloquentes et carminées
Un matin mouillé de mai
Sous les tiédeurs
D’une fine pluie
Parfumée, et hésitante
À se laisser tomber
Sur la terre assoiffée
Je te vois encore
Venir vers moi
À travers les fils argentés
De la vierge, et les douces senteurs
Enivrantes, envahissantes, exhalées
Des fleurs innombrables et du miel
Émanant d’un printemps embaumé
Et envoûtant, vert émeraude
Qui flottaient en douceur
Et docilement dans l’air humide
En s’envolant et planant à leur gré
Tels les effluves diaphanes, timides
Et multicolores comme un arc-en-ciel
Et une divine ode, distraite et sourde
Tout divaguant vagabonde
Je te vois encore
Venir vers moi
Pareil à un cygne épanoui
Et tel un papillon blanc
Palpitant et valsant
Les ailes fines, en soie,
Ouvertes et ravies
Le front haut
Doucement
Les yeux mi-clos
Bleus turquoises
Avec une allure féline
Et comme une fée évanouie
À l’orée de ses propres rêves
En pleine extase
À la cadence sublime
D’une dance hongroise
Ensorcelante de Brahms