L'insoumise

Sujet: L'insoumise Dim 30 Nov 2008 - 19:43

Dns la série des ballades, un chant royal :

L'insoumise

Oyez mon damoiseau, oyez ma demoiselle
La belle et triste histoire des amants de cour
Du beau chevalier et sa gente donzelle
Qui s’aimaient tendrement d’un sentiment si pur
Qu’il déclencha l’ire de ces nobles autour
Chassés par la belle, lui cherchèrent vindicte
Notre ami, aussitôt, en cage de granit
Fut mené prestement sous l’accuse d’outrage
Gagner la liberté, le marché fut offert
De partir en exil qu’il consente au voyage
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

Pleine de sentiments, l’histoire serait belle
Si la croix d’Agadez, aux symboles impurs
D’un amour sans limites sculpté sur la stèle
Ne torturait La femme, entre ces quatre murs
De cette vraie prison que sont ces hautes tours
Où l’on lave son âme à grands coups d’eau bénite
À plier son esprit, langoureuse Lilith,
Ils s’ingénient en vain les gens de son lignage
S’opposant à l’union du fils du désert
Voulant forcer l’insoumise à suivre l’usage
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

Là-bas, à l’horizon, gardé par sentinelle
Se morfond son amant dans ce lointain séjour
Astreint à l’interdit s’impose à cautèle
D’ainsi franchir le seuil de son cachot obscur
Revoir enfin le ciel et l’astre dans l’azur
Traverser la plaine et mener sa conduite
Dans les bras tant aimés de sa chère Brigit
Qui l’attend sagement en bravant l’esclavage
De cette démence qui l’enchaîne à ce fer
D’une vétuste loi qui se voudrait l’adage
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

Au foyer de l’édit, la demande éternelle
Sur l’autel de Tanit, brûle un cœur fou d’amour
Sur ces mots, là, écrits, destinée cruelle
De cet état maudit, la promesse qu’un jour
Ils sortiront grandis car il l’aime toujours
D’un amour infini, en ces lieux de l’invite,
Qui le pousse, aujourd’hui, à supplier Tanit
D’accéder à son vœu, consentir au mariage
De ce cœur malheureux qui a assez souffert
Des revers de la vie depuis son plus jeune âge
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

La déesse approuva la demande formelle
Des amants contrariés déclenchant en retour
Une tempête si violente et si mortelle
Que l’ange de vengeance sillonna le bourg
Faisant tant de dégâts qu’on eut dit le labour
D’une armée de démons n’ayant de suite
De couvrir l’horizon de morts jusqu’au zénith
Si grande tragédie fit pencher le suffrage
Et la voix s’éleva en un seul grand concert
Des amants, le pays, ne voulait le partage
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

Les jaloux, pas contents, leur envie, la poursuite
Fomentèrent sous forme d’un bol d’aconit
Présenté en cadeau tel savoureux potage
Oublier les injures et le temps d’orage
À sa joie, il n’huma le léger goût d’amer
Et bientôt s’effondra, le front dans son corsage
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

Tant de beauté et de recherche dans tes mots.
Agadez, la femme transformée en Lilith, l'amour se voulant protégé par Tanit et tant de choses qui ont accrochés mon regard.

Autrefois, il n'y a pas si longtemps, nous les femmes, nous étions toutes des Lilith.
Sous les yeux des hommes convaincus de leur propre foi.
Hommes fous, femmes en souffrance.

Un très grand bravo pour cette majestueuse et riche poésie.

L'insoumise 714569

Linda.

Merci, merci
N'en jette plus, la cour est pleine Very Happy

Ok j'arrête.
Mais si elle est pleine, c'est à juste titre.
Surprised

Zut, je viens d'en rajouter !

Invité

Au foyer de l’édit, la demande éternelle
Sur l’autel de Tanit, brûle un cœur fou d’amour
Sur ces mots, là, écrits, destinée cruelle
De cet état maudit, la promesse qu’un jour
Ils sortiront grandis car il l’aime toujours
D’un amour infini, en ces lieux de l’invite,
Qui le pousse, aujourd’hui, à supplier Tanit
D’accéder à son vœu, consentir au mariage
De ce cœur malheureux qui a assez souffert
Des revers de la vie depuis son plus jeune âge
Sans, de l’autre, l’amour, la condamne à l’enfer

j'ai aimé ces vers ciselés, d'une encre de plume
érudite, je vous félicite L'insoumise 922652

doux mardi à vous

Invité

Des amants condamnés à l'enfer, une lecture empreinte du Paradis, merci

Invité

un très beau texte bien travailler !

merci pour ce partage

james