A rouiller dans la rue
on n'a plus d'avenir
de cette vie perdue
on voudrait en sortir.
Du froid et de la faim
de cette indifférence
parce qu'on n'a plus rien
qu'une peau de souffrances.
On ne peut se poser
autrement qu'en passage
sur la route forcée
d'un sordide voyage.
Un coin de rue, un banc
sous la pile d'un pont,
là où on se répand
on n'est que moribond.
Mais moi j'ai mon étoile
où je peux me guider
elle est la cathédrale
où je vais m'abriter.
Elle vient d'échouer
chez nous, les renégats,
je veux la préserver
car je l'aime déjà.
Sous son manteau râpé
elle garde un trésor
sa très grande beauté
cachée sous ses malheurs.
Elle a les yeux du ciel
quand il est éblouissant
c'est comme un arc-en-ciel
qui sur moi redescend.
Ses cheveux portent l'or
emprunté au soleil
je rêve sur son corps
en septième merveille.
Sur ses lèvres de rose
j'aimerais déposer
la plus belle des proses
écrite au verbe aimer.
Avec son port de reine
on oublie ses haillons
et moi je loue ma veine
d'avoir ma Cendrillon.
Un jour nous quitterons
de cet endroit l'enfer
voguant sur l'horizon
sans aucune misère.
A s'aimer dans la rue
on porte l'avenir
d'un amour éperdu
qui ne peut se finir.
Vik