Il y a longtemps sur les rues de Bruxelles
Un enfant dormait sous la belle misère.
Aucun bruit même le plus cruel,
Le réveillait de ses beaux rêves qu’ils l’infligèrent
Maux de vie et maux de mort ;
Et ses lointains souvenirs où jadis,
Tenant par ses mains, tout l’or
Que ses ancêtres portaient par avarice ;
L’aidaient à songer ce que le monde porte au tour de son cou :
Chaines, larmes, tristesse et orgueil.
Cela semblait si salle et amer de goût,
Qu’il préférait oublier son temps passé en fessant le deuil.
Son espoir était tourné vers l’abandon
Et ses prières étaient dédiées à la solitude ;
Ses pensées piégées dans un béton
Que nul ne savait l’extraire par sa plénitude.
Quel triste enfant était cet homme,
Noyant ses désirs dans ses pleurs
Et buvant le vin comme seul sérum
De sa maladie d’être sans valeur.
Il disait : « J’aime ma vie dans ses bonheurs
Mais jamais je n’ai pu goûter au plaisir
Et seul mon désespoir croit encore à cette heure
Où un jour je pourrais l’accueillir. »
Alors, chaque soir par un geste élégant,
Il tourna sa couverture trouée par ses plis,
Dur et humide, froid et jaunâtre le permettant
De le faire croire qu’il dort sur un chaleureux lit.