Je suis habitué au goût de ma détresse;
Je n'aime même plus ces instants d'allégresse.
Je compose des vers, les vers me décomposent;
Il semble que mes maux provoquent ton ivresse.
Je pense a mon destin, ce que tu envisages.
Devant mes yeux s'étend un morne paysage:
La désolation sur de sombres rivages.
Je te crains toujours, mais je te crache au visage!
Dis-moi donc: n'y a-t-il rien que tu aies omis?
Souviens-toi de tout ce que tu m'avais promis.
Ton silence pour moi était approbateur;
Le péché, avoue-le, c'est toi qui l'as commis!
Il t'a fallu vingt ans pour me donner si peu;
Tu donnes et tu prends, et tu prends beaucoup mieux.
J'ai mal au dos, mon dieu, et j'ai mal a la tête!
En fait, tu as tout pris; tu n'as laissé qu'un creux.