Un tendre éclat de fleur
Parfois tu gis en sirène de l’onde,
Intense écume où mon corps, hébété
Reste appuyé, te berçant de côté
Tandis que l’aube étend sa moiteur blonde…
Aux rayons chauds, ton oreiller jubile
Et se mélange au goût de tes cheveux
Pendant que je t’apprête à mes aveux
Par mon doigté sur ta nuque immobile…
Je te chuchote une oraison pareille
Au sable fin t’insufflant la torpeur
Et tu chéris cet élan protecteur
Où ma bouche est sujette à ton oreille…
Le firmament, l’alcôve révérende
Happent nos cœur-à-cœur, doux, amusés
Dont les frissons ; chaque instant de baisers
Gonflent quand j’ose exprimer ma demande…
Sans heurt, je m’engourdis sur tes épaules,
Les dérobant à leurs maigres tissus ;
Laissant ma chair se faner au-dessus
Comme la neige amoureuse des pôles…
Alanguissant ta silhouette fine
Jusqu’aux confins de ton drap partisan,
Ma nudité te cerne en courtisant
La nuit très mince au bout de ton échine…
Alors tu me conduis, puis ton corps blême
Épouse un hymne aigu, mais sans douleur
Au rythme lent d’un tendre éclat de fleur
Et je circule en toi, serrant la gemme…