Pénétrant à l’abord de la lisière, dépassant à peine les premiers gardiens de bois
L’ombre l’englobe pour rafraîchir sa peau, et des parfums rares l’envoûtent déjà
A ses pieds les feuilles craquent, avertissant la forêt qu’une inconnue s’invite
Alors, implorante elle lève les mains, communiquant son intention de venir en paix
Désireuse de gagner l’autorisation d’avancer, de se mêler à elle, jusqu’à son cœur
Immobile, la respiration légère qui se remplie de la pureté du lieu, elle guette, attentive
Soudain les cimes des arbres bruissent, dans leur langage les branches se livrent leur missive
Accompagnant cette douce musique, le ciel vert et chanteur, laisse filtrer un rayon
Qui vient jusqu’à toucher ses paumes ouvertes, réchauffant ses doigts comme une invitation
Sereine et acceptée, avec le plus de légèreté possible, elle entre découvrir cet univers millénaire
Les troncs majestueux dominent de leur grandeur, gouttant au soleil et affrontant les vents
Protégeant les frêles pousses, espoirs pour les prochains siècles de la respiration de nos enfants
La mousse qui colore et unifie d’un ton vert le sol et les bois, est odorante et douce sous sa peau
La tête contre un vieux chêne, avec admiration elle imagine sa vie depuis cents ans, les yeux clos
Ecoutant la sève encore forte et rapide, coulant sous son écorce de la cime aux racines profondes.
Au centre de ses milliards de cœurs de chlorophylle, les bruits, les senteurs, tout n’est qu’unité :
Les effleurements légers des feuilles, les signaux infimes des vies qu’elle abrite, cachées,
Elle avance vers un arbre, gentiment incliné, formant un accueillant fauteuil de mousse,
Sa quête s’arrête ici, trouvant la réponse à ce que nous sommes tous…
Une vie, sur une terre qui nous laisse une place à trouver
Poème écrit pour une personne qui se bat avec beauté